Automobile : l’État débloque 180 millions d’euros pour soutenir la chaîne de sous-traitance
En déplacement dans la vallée de l’Arve, le ministre délégué à l’industrie a détaillé des dispositifs de soutien à la filière automobile : 100 millions d’euros pour aider les sous-traitants dans leurs investissements productifs et 80 millions pour accélérer l’innovation dans la mobilité.
En déplacement dans la vallée de l’Arve, le 11 juillet, Marc Ferracci, ministre chargé de l’industrie, a annoncé deux mesures clés pour soutenir les sous-traitants de l’automobile, très présents dans cette région emblématique du décolletage. Objectif : aider ces entreprises à faire face à la double transition, écologique et industrielle, dans un contexte de concurrence mondiale accrue.
La première annonce concerne la préférence européenne. Le gouvernement souhaite imposer une part minimale de production européenne dans les composants automobiles. « Il ne s’agit pas uniquement de protéger les constructeurs avec des tarifs douaniers, mais bien toute la chaîne de valeur », insiste le ministre. Concrètement, cela signifie que les aides publiques et la commande publique seront conditionnées à une proportion minimale de composants fabriqués en Europe, voire en France. Pour Marc Ferracci, cette stratégie permettrait de sécuriser les emplois et les compétences industrielles sur le territoire, face à des pratiques internationales jugées « déloyales ».
« Donner les moyens aux entreprises d’innover »
La seconde annonce majeure concerne la relance d’un appel à projets doté de 100 millions d’euros pour soutenir les PME qui investissent dans des projets concernant la production de composants pour les véhicules routiers de demain. À cela s’ajoute une enveloppe de 80 millions d’euros dédiée à la recherche, au développement et à l’innovation dans l’écosystème automobile. « Il faut donner les moyens aux entreprises d’anticiper, d’innover et de s’adapter à la transition vers le véhicule électrique », explique Marc Ferracci, tout en reconnaissant les difficultés actuelles du marché, marqué par une demande déprimée tant pour les véhicules électriques que thermiques. Cette seconde enveloppe vise à favoriser, de manière transversale, l’engagement de l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur automobile dans le déploiement de projets d’innovation susceptibles d’accélérer la transition vers la « watture ».
Clause de revoyure
Cette vision a été illustrée lors de la visite de l’entreprise de décolletage Pernat Emile, à Marignier, spécialisée à 100 % dans l’automobile. La bascule vers le véhicule zéro émission représente actuellement 15 % de l’activité automobile chez le décolleteur Pernat Emile, positionné dans la filière en tant que rang 1. « On voit que c’est possible également de se positionner là-dessus », soulève Marc Ferracci.
Enfin, Marc Ferracci a tenu à rappeler que la transition écologique, bien qu’indispensable, ne devait pas se faire « au détriment de l’industrie ». La clause de revoyure du règlement européen prévue en 2026 pourrait être l’occasion, selon lui, d’introduire des assouplissements, comme cela a déjà été fait avec l’étalement des amendes CO₂.