Un 4e mandat pour le président de Mont-Blanc Industries ?
Alors qu’il envisageait de ne plus renouveler sa candidature à la tête du pôle, Etienne Piot n’a pas pu résister aux sollicitations de son conseil d’administration.
Etienne Piot, dont c’est le troisième mandat à la tête du pôle de compétitivité Mont-Blanc Industries, pourrait bien être reconduit comme président, presque malgré lui, puisque les membres du conseil d’administration ont évoqué le 12 décembre le souhait qu’il se porte de nouveau candidat en juin prochain. Etienne Piot, président d’Aventics, à Bonneville, avait accepté de partir pour un troisième mandat – d’une durée de trois ans – dans le cadre de la réforme territoriale et de la fusion des Régions (loi NOTRe), qui a élargi le périmètre et les compétences économiques des régions, jusqu’alors aux mains des Départements. Dans un contexte de baisse du soutien et de la participation au pilotage du pôle par la nouvelle collectivité régionale, par rapport à l’effort qu’avait entrepris le conseil départemental de Haute-Savoie, Etienne Piot était reparti au front pour trois années, avant d’évoquer le désir de passer le flambeau, à l’issue de cet ultime mandat. Or, c’est un vote de soutien à M. Piot qui a été procédé, lors de la réunion des administrateurs du pôle.
« Nous avons besoin de lui »
Pour Eric Massebeuf, président de l’entreprise Clufix, à Cluses, Etienne Piot est celui qui a su enclencher une dynamique. « Sa fonction de président a permis d’agréger beaucoup d’énergie au sein de la vallée de l’Arve. Cela aurait été dommage de rompre cette dynamique, alors que depuis la loi NOTRe, il existe encore des incertitudes sur le financement du pôle », confie M. Massebeuf. Et d’ajouter : « Nous vivons encore une période délicate. Nous avons besoin de lui, car il a l’expérience, il a les contacts, il connaît les interlocuteurs. »
Un autre administrateur de l’association Mont-Blanc Industries témoigne. Selon Eric Wettel, directeur de l’usine Robert Bosch Automotive Steering, à Marignier, les conséquences et les effets de cette phase de mutation du pôle ne sont pas totalement cernés. « Dans une telle situation, la question du capitaine est primordiale. Le leadership a un rôle essentiel pour la réussite de cette transformation. » D’autant plus qu’un certain nombre de projets de coopération avec d’autres entités, pôles ou clusters régionaux, sont dans les cartons.
Unanimité
« D’abord, nous nous sommes assurés qu’il était prêt à renouveler son mandat, nous voulions connaître son positionnement », rappelle Eric Massebeuf, qui précise que cela faisait « deux conseils d’administration que nous lui posions la question ». Etienne Piot a fini par se rallier à la demande de la quarantaine d’administrateurs, tous unanimes. « Mais si personne ne lui avait rien demandé, je pense qu’il ne se serait pas représenté », admet le patron de Clufix.
Ce vote, où le conseil d’administration s’engageait à vouloir reconduire son président, était « un vote symbolique, mais nécessaire, car nous ne voulions pas que 2018 soit une période de flottement, d’incertitudes, souligne Eric Wettel. Nous sommes des chefs d’entreprise, donc nous aimons avoir de la visibilité. Il fallait lever cette ambigüité-là. »