Prévention des risques avec les huiles de coupe

Les fluides de coupe et ceux d’électroérosion sont composés de bases naturelles associées à différentes substances chimiques. Ces formulations respectant les directives santé de la législation européenne au moment de leur commercialisation peuvent évoluer, voire être souillées par d’autres substances tout au long de leur période d’usage. Blaser Swisslube apporte une analyse du sujet et des conseils pour gérer une démarche sécurisée du suivi en production.

Qu’elle soit minérale (pétrole ou gaz), synthétique ou végétale, l’huile entière peut être à l’origine de pathologies principalement par inhalation ou au contact de la peau. Rappelons qu’il n’existe pas de produit idéal pour la santé ni de technologie de lubrifiant qui soit systématiquement à écarter. Le lubrifiant commercialisé se singularise par sa formulation. Sur le plan sanitaire, celle-ci est à prendre en compte puisque des agents additifs sont associés. Dans certains cas, ils contiennent des substances dangereuses ou pouvant évoluer avec un risque de dangerosité de nature irritante, allergène, cancérogène ou toxique pour la reproduction. La fiche de données sécurité (FDS), spécifique à chaque produit, donne une information précise sur l’identification des composants utilisés et les dangers potentiels encourus.

A propos des HAP

Une huile minérale est produite à partir d’une base d’hydrocarbure. Celle-ci-ci contient à l’origine dans la liste des produits à risque cancer (à partir d’un seuil de 3%). L’élimination des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) est proportionnelle au degré de raffinage.
Bien souvent, une huile minérale de qualité, avec un niveau de raffinage élevé, est choisie pour satisfaire un objectif de performance-productivité d’un process d’usinage.

Pourtant, il constitue un paramètre majeur à prendre en compte pour minimiser le risque « cancer » provenant des HAP. En appliquant à ses huiles minérales un niveau élevé de raffinage, Blaser Swisslube est intransigeant sur le haut niveau d’élimination des HAP. Il s’impose une très forte marge de sécurité par rapport au seuil légal. A cela s’ajoute un accompagnement des utilisateurs par les conseillers Blaser Swisslube pour le suivi en production du lubrifiant. En effet, toute huile, même végétale, peut être souillée et contenir suffisamment de HAP pour exposer le personnel à un risque potentiel. En cas de doute sur la dangerosité d’une huile, dont la qualification est ancienne et, à défaut de FDS, il est prudent de changer de produit par une référence récemment homologuée.

Importance d’un suivi et de sa traçabilité

L’efficacité d’une démarche de prévention des risques concernant l’utilisation d’une huile entière passe par un suivi et une traçabilité de l’évolution de l’état du fluide de coupe. Parce que toute huile entière peut voir ses caractéristiques se dégrader ou être polluée, il est recommandé de définir une méthode de maintenance et de suivis réguliers. Celle-ci sera établie en tenant compte de la spécificité des huiles, de la nature des produits usinés (alliages intégrant des métaux à risques, tels que nickel, tungstène, chrome, cobalt, plomb, mais aussi PVC, matériaux composites…) et des process utilisés. La qualité du service offert par le fournisseur est à prendre en compte : analyse du contexte de production et conseils, suivi sur site, prestation d’analyse en laboratoire et formation des opérateurs…

La santé dans un environnement  de brouillard d’huile.

Concernant Blaser Swisslube, le suivi en production des lubrifiants est une réalité pour chacun des clients. Ils sont accompagnés, formés et disposent de procédures simples pour une surveillance de premier niveau. La présence régulière des conseillers sur le terrain a pour objectif de s’assurer que tout fonctionne bien et d’apporter une assistance de deuxième niveau : diagnostic et conseils en cas de dérive, analyse approfondie et contrôle des fluides en laboratoire si nécessaire. Quelle que soit la durée d’utilisation du produit, Blaser Swisslube reste le partenaire fidèle du suivi du lubrifiant en production. 

Apparition soudaine d’une pathologie

Il est possible qu’apparaisse soudainement un ou plusieurs cas de dermatose, d’allergie ou autre. Il convient de découvrir le facteur déclenchant qui affecte l’huile entière utilisée. Les origines sont diverses et pas toujours identifiables facilement. Une recherche pourra conclure sur la présence de souillures inhabituelles contenant des agents toxiques ; la présence excessive, ou l’accumulation de résidus, copeaux et microparticules ; l’usinage de nouvelles matières libérant des produits dangereux tels que le cobalt ; la mise en service des nouvelles machines avec des process générant d’importants brouillards d’huile ; l’intégration de salariés ayant une sensibilité marquée à des produits allergisants ; la modification de la formulation du produit par le fabricant sans que ce dernier ait notifié le changement à son client…

Il est aussi courant que l’huile de coupe ne soit pas à l’origine du problème constaté. Bien d’autres produits présentant un risque sanitaire sont utilisés dans l’environnement de production : huiles de graissage, solvants utilisés pour le nettoyage des pièces, peintures voire même certains savons pour les mains, etc.

Quoiqu’il en soit, cette recherche doit être effectuée avec soin. Le fournisseur doit assurer une expertise de premier plan, en disposant d’une connaissance approfondie de l’environnement de production. En partenariat avec son client et en toute transparence avec les instances sanitaires, il apporte son concours pour enrichir le diagnostic et fournir les analyses et conclusions de son laboratoire de recherche et de son SAV.

Choisir le produit adapté à son usage : une évidence !

Selon la formulation, la technologie et la qualité de l’huile, le fluide réagira différemment aux multiples sollicitations qui impacteront sa neutralité sanitaire initiale. Il ne s’agit pas seulement de considérer la Fiche de données sécurité, il faut intégrer dans le processus d’évaluation : l’environnement de production, les matières, systèmes d’arrosage et filtration, machines et outils utilisés.

Les propriétés mécaniques et spécificités du lubrifiant sont à considérer pour une bonne adaptation aux process : l’indice de viscosité ; le seuil de nébulisation (limite de résistance avant la création de brouillard) ; le point d’éclair ; l’aptitude au relargage ou à l’assimilation des souillures ; la nature des additifs et leur fonction, par exemple, empêcher la dissolution et le rejet de matière (cobalt ou autre) dans l’atmosphère…

Pour sélectionner une huile de coupe entière, il convient d’effectuer en parallèle le choix technique et le choix sanitaire du produit adapté aux besoins de l’atelier. Ainsi, des essais permettront de confirmer les qualités et performances en usinage des huiles en concurrence. Il sera temps de comparer les fiches de sécurités pour éliminer les produits présentant des risques, ou dont la garantie de suivi du fournisseur est moindre. En procédant ainsi, l’entreprise se donne toutes les chances pour trouver la solution de lubrification durablement adaptée, correctement utilisée et entretenue, qui réponde à ses attentes techniques, économiques avec une sécurité sanitaire sous contrôle.