Mathieu transforme la matière en énergie
À Déville-lès-Rouen, Mathieu Brunet, chef d’équipe chez KSB, conjugue savoir-faire manuel et maîtrise informatique pour produire des pièces de pompes centrigues.
À 36 ans, Mathieu Brunet travaille depuis 9 ans chez KSB à Déville-lès-Rouen (Seine-Maritime). Chef d’équipe au sein de l’atelier de fabrication et réparation de pompes centrifuges, il touche un peu à tout, et s’épanouit pleinement. « On utilise beaucoup l’informatique, on utilise aussi nos mains. C’est un métier qui n’est jamais répétitif. On n’est pas appuyé sur un bouton, à attendre la prochaine pièce, et ainsi de suite… »
Pourtant, comme d’autres, c’est un peu par défaut qu’il a suivi la voie professionnelle au lycée. « Le mélange de travail manuel et d’informatique m’a beaucoup intéressé, raconte-t-il. J’étais quelqu’un qui avait un fort désir d’apprendre. Découvrir ce savoir-faire m’a tout de suite plu… Et, il ne faut pas se mentir, je suis aussi tombé sur les bonnes personnes, qui m’ont beaucoup appris. » Après avoir fait ses stages et plusieurs missions en intérim chez KSB, Mathieu Brunet a fini par y poser ses valises. « C’est là que j’ai fait mes premiers pas », sourit-il. Il y retrouve les plaisirs d’un atelier polyvalent, dans lequel « on peut faire de tout ».
Comprendre les choses et connaître la matière
Le parc matériel est riche et varié. Il nourrit toutefois une affection particulière pour le tour Geminis devant lequel il est fréquemment posté. « C’est une machine que j’aime beaucoup. Parce que là, on a justement ce mélange entre l’informatique et le manuel, on fait notre propre programmation, en point par point, avec des cotes à calculer… C’est vraiment très intéressant. Et au moins, on a une liberté complète. »
D’ailleurs, Mathieu Brunet aime faire passer ses équipiers sur cette machine. En particulier les plus jeunes, à qui il veut transmettre son savoir-faire et son amour du métier. « Je pense qu’il faut repasser par ces méthodes traditionnelles. Où sont les choses ? Quelle matière réagit et comment ? Toucher un peu les manivelles aussi. Pour bien comprendre comment ça marche. C’est réellement un ressenti. C’est comme ça que je vis de manière quotidienne. »
Le confort d’un grand groupe
Le tour Geminis est aussi une machine qui est particulièrement porteuse de sens, sur laquelle l’opérateur usine des arbres pour les pompes, jusqu’à quatre mètres. « Les arbres, c’est vraiment la colonne vertébrale de nos pompes », insiste fièrement celui qui apprécie aussi de travailler dans un grand groupe. « Il y a une très bonne entente. Et comme c’est un travail posté, il y a des règles et des horaires bien définis, ce qui nous permet d’avoir du temps libre, de profiter de notre vie de famille, de nos enfants. »
La taille de l’entreprise lui permet aussi de nourrir des ambitions de carrière. Le prochain départ en retraite du chef d’atelier pourrait lui ouvrir de nouvelles opportunités. « Mais toujours à l’usinage, insiste-t-il. C’est là que je me sens bien. »