Lucas, une boîte à outils pour la robotique

Sur un salon Global Industrie 2018 très positif, l’entreprise présentait à ses clients et distributeurs une partie de son savoir-faire. Deux exemples concrets étaient bien visibles sur son stand. Des robots modulaires et hybrides qui seront les briques des usines numériques de demain.
L’entreprise de Bazas, en Gironde, créée en 1963 dans un garage par le grand-père de l’actuel dirigeant est depuis l’origine un constructeur de machines. L’activité de Lucas est principalement tournée vers les intégrateurs en robotique, les fabricants de robots polaires et de machines à base d’axes numériques. Lucas conçoit et industrialise des machines et se donne aussi pour but d’être un véritable fournisseur de solutions pour les intégrateurs du secteur robotique. L’entreprise est le distributeur exclusif pour la France de la marque italienne Comau. Lucas assure la vente, le support, la formation et la maintenance de cette gamme complète qui va de 3 à 650 kg. Cette distribution permet à Lucas de proposer en plus des ensembles linéaires et cartésiens des systèmes polyarticulés et hybrides (linéaires + polaires). « Avec ce partenariat, nous avons l’ambition de devenir un fournisseur de premier rang de robots et de périphériques robotiques à destination des intégrateurs », ajoute Jonathan Lucas, petit-fils du fondateur.
Robot polyarticulé piloté par commande numérique
Cette innovation est présentée par Lucas en avant-première sur le salon Industrie. « Nous avons développé cette cellule robotisée avec un partenaire de notre région de Gironde, la société VLM. La grande nouveauté vient de la mécanique du robot polyarticulé directement pilotée par une commande numérique Siemens 840D », ajoute Jonathan Lucas. L’armoire du robot est éliminée et c’est le programme de la CN qui agit directement sur les moteurs du robot. C’est un avantage pour les opérateurs qui connaissent bien les CN et peuvent ainsi directement piloter un robot.
Les commandes numériques sont également plus performantes que les commandes des robots traditionnelles. Grâce à la prise directe avec les moteurs du robot, elles sont plus dynamiques et peuvent générer des actions en parallèle avec les trajectoires ou réaliser des corrections de trajectoire en temps réel. De plus, les CN étant à même de piloter un grand nombre d’axes, ajouter un ou plusieurs robots supplémentaires ne pose pas de problème.
Robot cartésien trois axes
Dans ce domaine, l’entreprise n’en est pas à son coup d’essai. Elle développe en effet son premier robot cartésien 4 axes en 1998. Dix ans plus tard, elle crée la gamme élargie de robots cartésiens Lucas. Son procédé original de fabrication est basé sur un assemblage de solides poutres. « Nous maîtrisons l’ensemble de la fabrication de nos machines, explique Jonathan Lucas. Les poutres en acier sont coupées, percées au laser puis pliées et assemblées sans soudure par boulonnage pour éviter toute déformation. » Cet assemblage très flexible permet à Lucas de réaliser de grandes machines.
Alignée au laser, la plus grande à ce jour fait 100 mètres de long. « Le modèle présenté sur le salon a été développé dans le temps record de deux semaines en collaboration étroite avec le client, la société Coin », ajoute M. Lucas. Celle-ci réalise aussi le carénage de la machine. C’est un robot cartésien trois axes associé à une tête de fraisage (UGV avec 24 000 tr/mn à la broche) le tout piloté par une CN Fagor.
L’objectif est l’usinage de matériaux tendre comme le bois et les matériaux composites ou le polyuréthane. Les performances sont remarquables pour ce genre de machine. « La CN réalise en temps réel les corrections de trajectoire pour garantir par exemple la concentricité d’une pièce d’un mètre de diamètre avec un maximum d’erreur de concentricité de +/- 0,05 mm. Les vitesses de déplacements sont de 500 mm/s pour des accélérations de 2 m/s². C’est de l’usinage de précision pour la moitié du prix d’une machine conventionnelle », annonce le fabricant. Cette réalisation entièrement fabriquée en France ouvre des perspectives vers une gamme de machines. « Toutes les options sont envisageables comme par exemple l’hybridation avec un robot polyarticulé, ce qui ouvre beaucoup de perspectives positives », conclut Jean-Jacques Lucas.