Hasan Yegen, la confiance vient avec l’expérience
C’est avec le temps que ce jeune technicien d’usinage a pris confiance en lui, en parvenant à maîtriser des machines-outils de plus en plus complexes.
En choisissant de passer son CAP conduite des systèmes industriels, Hasan Yegen n’avait qu’un objectif : travailler dans l’industrie et surtout pas dans le bâtiment, où les conditions de travail à l’extérieur ne le réjouissaient pas. Peut-être que l’expérience de son père, salarié dans les travaux publics, ne l’a pas poussé à choisir cette voie. En tout cas, c’est dans la mécanique que Hasan voyait son avenir. Même si, « au début j’avais peur de ne pas faire correctement mon métier, de produire des pièces mauvaises. Mais avec l’âge et l’expérience, j’ai pris de l’assurance sur les machines-outils ». Et d’en tirer l’analyse suivante : « Plus on maîtrise les machines, plus on prend confiance en soi. »
Après le CAP, Hasan a recherché une entreprise, pressé d’entrer dans le monde du travail, et l’apprentissage lui paraissait la meilleure voie pour acquérir un second diplôme. Une connaissance lui parle de Walter France, un fabricant d’outils coupants situé à Soultz-sous-Forêts (Bas-Rhin). « J’ai fait des recherches sur Internet pour en savoir plus sur cette entreprise », se souvient celui qui a préféré faire le chemin inverse : trouver un employeur avant de rechercher un établissement de formation, qui sera finalement le CFAI Alsace, où il préparera, en 2015, un bac technicien d’usinage. « Pourquoi l’usinage ? Parce que j’aimais bien l’idée de pouvoir fabriquer une pièce à partir d’un brut », répond ce technicien de 26 ans, qui produit désormais des forets en carbure.
Comparer les usines
Une fois diplômé, Hasan transformera son contrat d’apprentissage en un CDD de trois mois. « Malheureusement, Walter France n’a pas pu me garder », dit-il. Après avoir été tourneur et fraiseur dans plusieurs entreprises de la région, Hasan Yegen saisit l’opportunité de retourner chez Walter France. D’autant plus que son expérience lui a permis de comparer les environnements et conditions de travail d’une usine à l’autre. Et d’en conclure que « Walter France était au-dessus du lot », glisse celui qui a signé son CDI le 1er juin 2019.
Hasan se souvient déjà, lors de son apprentissage, que c’est « la propreté de l’usine Walter France qui m’avait surpris le plus, car cela ne correspondait pas à l’image que je me faisais d’une usine de production mécanique ». Mais c’est aussi l’organisation du travail, très encadrée, qui le rassurait. « J’ai commencé à travailler sur des machines traditionnelles, sur lesquelles je produisais des barreaux en HSS. Puis, j’ai appris toutes les étapes nécessaires pour réaliser un outil de A à Z sur des machines de plus en plus complexes. Et aujourd’hui, je prends vraiment du plaisir, surtout sur les Anca », explique Hasan, dont la plus grande satisfaction est de parvenir à « faire une pièce bonne du premier coup ».