L’usine du futur, c’est déjà maintenant
Air Liquide, SNCF, Daher et SKF, quatre exemples d'entreprises qui viennent de poser les premières briques de l'atelier intelligent de demain. Des systèmes d'automatisation ingénieux aux échanges de données, via l'Internet des objets, l'enjeu reste l'optimisation de la production afin d'être encore plus performant. La quatrième révolution industrielle est en marche.
« Notre approche de l’Industrie 4.0 consiste à concevoir des solutions d’usinage intelligentes qui ciblent des processus prédictifs et adaptables afin d’optimiser les performances, dans le respect des exigences aussi spécifiques que changeantes auxquelles sont confrontées les entreprises aux processus de production complexes. » Les propos de Roberto Perez, responsable Industrie 4.0 chez GF Machining Solutions, illustrent bien ce dossier consacré aux applications, aujourd’hui concrètes, dans certaines usines. Comme c’est le cas pour trois entreprises soutenues par Alliance industrie du futur, association qui organise et coordonne les initiatives, projets et travaux tendant à la modernisation et à la transformation de l’industrie en France.
Air Liquide optimise sa production à distance
Pour optimiser sa production, Air Liquide a développé le dispositif Connect, premier centre d’opération et d’optimisation à distance de la production, l’efficacité énergétique et la fiabilité, pour une vingtaine de sites production de gaz, en adaptant les flux en temps réel, en fonction des besoins des clients. Employant les dernières technologies digitales (scan 3D, réalité augmentée, tablettes tactiles), les équipes de chaque site peuvent ainsi se concentrer sur la sécurité et la disponibilité des équipements.
Des outillages connectés dans un atelier de la SNCF
Afin d’optimiser la performance de son outil industriel, et notamment les installations et outillages des ateliers de maintenance ferroviaire, la SNCF a développé le projet Digi IO (Installation Outillages) dans son technicentre d’Oullins, près de Lyon. » Les équipements-clefs sont connectés via des capteurs pour être intégrés à un système unifié de supervision, » détaille un communiqué d’Alliance, que préside Philippe Darmayan, le patron d’ArcelorMittal France. Par ailleurs, des outils numériques permettent un suivi fin et une optimisation de la performance énergétique des installations et outillages des ateliers de maintenance ferroviaire. » A terme, l’atelier devrait s’appuyer sur des technologies telles que la cobotique et la réalité augmentée.
Daher robotise sa presse d’estampage
C’est une ligne haute cadence destinée à produire des sous-ensembles complexes de pièces thermoplastiques qui a été mise en oeuvre dans l’usine Daher de Saint-Aignan-de-Grandlieu (Loire-Atlantique), en 2014, afin de répondre aux enjeux de compétitivité et de montée en cadences des programmes aéronautiques. Ainsi, une presse d’estampage a pu être robotisée, permettant de réduire fortement le coût de production et le temps de cycle, » tout en développant l’emploi « , précise l’Alliance industrie du futur, qui signale que depuis cette ligne a été dupliquée par deux fois, une première au sein même de l’usine, puis une seconde auprès d’un sous-traitant de proximité afin d’apporter la flexibilité nécessaire.
SKF va construire son usine du futur
A Göteborg, deuxième localité de la Suède, notamment pour son industrie et ses activités économiques, SKF est en passe de construire une usine de pointe où tous les concepts de l’Industrie 4.0, comme la RFID, les robots intelligents, la traçabilité, ERP, MES, système intégré et la haute flexibilité, seront déployés. Il y aura » une zone avec zéro humain « , équipée de » robots capables d’assembler des roulements en différentes séquences, de changer d’outils et de prendre en charge la réinitialisation de manière autonome « , décrit Roberto Napione, responsable du Machine centre of excellence de SKF. Selon M. Napione, le robot en lui-même ne suffit pas. » Les robots intelligents ne feront donc pas forcément disparaître des emplois, mais ils les transformeront, » explique-t-il. » A l’avenir, nous verrons des usines dans lesquelles les humains travailleront en collaboration avec les robots pour construire des environnements, des conditions et des logiciels favorables à ce changement. » Une usine intelligente, où il faudra aussi être capable de » collecter toutes les informations » qui fourmillent dans cet » environnement big data « .