La France, championne des investissements industriels
Eh oui, en matière d’industrie, la France peut détrôner sa grande rivale qu’est l’Allemagne. Car, selon le dernier baromètre mondial des investissements industriels Trendeo, notre pays est venu se hisser à la deuxième place européenne en nombre d’investissements industriels, juste devant son voisin d’outre-Rhin. Cette étude a permis d’identifier, certes sur l’année 2018, pas moins de 239 projets de plus de 30 millions de dollars (27,81 millions d’euros) sur le territoire français, derrière le Royaume-Uni (309 projets), la Russie (245) et devant l’Allemagne (236). Véritable photographie de l’émergence de l’usine du futur à travers le monde, le baromètre Trendeo recense les annonces d’investissements significatifs. Pour cela, il s’appuie sur une base de données qui collecte les informations en temps réel. Son objectif ? « Mesurer les tendances au niveau international en matière d’investissement, soit dans de nouvelles unités de production, soit dans des unités industrielles existantes », justifie le cabinet d’analyses.
Sur les 239 projets, 116 comprennent au moins un critère de l’industrie du futur. Et ils concernent principalement les secteurs de l’énergie (génération et/ou distribution d’énergie), l’agroalimentaire, les plastiques et caoutchoucs, la pharmacie et la chimie. Toutefois, le baromètre souligne l’importance du secteur automobile dans les données récoltées depuis 2016. A l’échelle mondiale, celui-ci représente le quatrième secteur, pour son nombre de projets et ses montants d’investissements. L’automobile devient le deuxième secteur pour la quantité d’emplois créés. Mais le sera-t-il en 2020 ? Pas sûr. Cet outil d’analyse permet également de distinguer « plus finement » la part liée au véhicule hybride ou électrique. En effet, cette part représente 17 % des projets, mais 38 % de ces investissements. Qu’il s’agisse d’acteurs internationaux ou locaux, l’Asie, et en particulier la Chine, reçoit la moitié des investissements du secteur, 20 % étant dirigés vers l’Europe.
Concernant la création d’emplois dans l’industrie, le baromètre révèle que l’Hexagone occupe la troisième marche du podium européen, avec 20 363 nouveaux postes, depuis 2016. « À l’heure où les jeunes sont en perte de repères, nous prétendons leur offrir des carrières qui font sens », a commenté Bruno Grandjean, président de l’Alliance industrie du futur, qui rassemble des fédérations patronales et des entreprises. Pour M. Grandjean, il ne fait aucun doute que « le travail à l’usine d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec l’image que beaucoup de Français se font ». Et d’assurer que notre industrie est en mesure d’offrir « des emplois ancrés dans le réel, de qualité, globalement mieux rémunérés que la moyenne ». On aurait tort en effet de croire le contraire.