Une imprimante 3D d’un incroyable volume d’impression
Développée par le français Alchimies, cette imprimante 3D affiche un volume d’impression de 8 m3 et son système d’extrusion filaments ou granulés peut atteindre un débit de 100 kg de matière par jour.
C’est sans contexte l’une des plus grandes imprimantes 3D au monde. Jugez vous-même : elle est capable d’offrir un volume d’impression de 8 mètres cubes. Développée par le français Alchimies, l’Evolution est présentée comme étant « la première imprimante XXL au monde », qui affiche une vitesse de dépose d’un mètre par seconde et une précision au centième de millimètre. Ce qui lui permet de répondre à des cahiers des charges dont l’impression 3D était jusqu’ici exclue, note cette entreprise fondée en 2006 à Dieuze (Moselle).
Mise en service chez R3D, à Barlin, dans les Hauts-de-France, l’Evolution permet de produire des pièces XXL, « bien plus rapidement qu’avec l’usinage », assure son concepteur. D’autant que l’entreprise, qui prône l’économie circulaire, utilise « du fil fabriqué par extrusion à partir de matière recyclée ou d’amidon de céréales, ou encore de la matière issue des hydrocarbures qui est recyclable une dizaine de fois », précise Patrick Gaspard, créateur et PDG de R3D.
« Unique et breveté », le système d’impression permet d’atteindre un débit de 100 kilogrammes de matière par jour, pour la réalistion de prototypes, des pièces pour l’industrie automobile et ferroviaire. Mais aussi pour fabriquer des objets d’art et du mobilier urbain. Les imprimantes de la gamme Évolution sont conçues pour fonctionner en mode dépôt de fil ou extrusion de granulés. Elles sont capables de réaliser des productions multimatériaux ou plusieurs productions en parallèle, en fonction du nombre de têtes d’impression installées.
Matériaux recyclables
Alchimies est spécialisée dans la conception et la fabrication d’imprimantes 3D sur mesure. Incubateur de projets de fabrication additive et centre de formation à l’impression 3D pour l’éducation et l’industrie, le groupe a rejoint le projet RepRap, dans lequel il a développé la FoldaRap, la première imprimante 3D pliable.
Pour concevoir son imprimante XXL, Alchimies s’est appuyée sur les solutions de contrôle de mouvement de Bosch Rexroth, en l’équipant de moteurs linéaires et de la plateforme de commande numérique MTX, déjà utilisée dans des applications d’impression 3D rapides et techniques. « La spécificité de l’impression 3D est que cette précision doit être tenue sur les 3 axes X, Y et Z, et sur la totalité du déplacement, contrairement aux déplacements rapides en usinage et en robotique où la précision n’est exigée qu’au point de départ et au point d’arrivée, explique Bosch Rexroth, un spécialiste des technologies d’entraînement et de commande. Sans ce contrôle précis du mouvement, il aurait été impossible d’augmenter la vitesse de dépose, et par conséquent, le débit. »
Alain Skiba, président et fondateur du groupe Alchimies, a d’autres idées en tête. Comme celle de développer une imprimante grand format mais en impression 3D métal cette fois-ci, toujours avec son partenaire Bosch Rexroth. « Nous allons faire travailler notre système avec des masses beaucoup plus importantes ; il va sans doute falloir faire encore preuve d’un peu de créativité et de persévérance… C’est un nouveau challenge mais je suis sûr que nous allons le relever », confie cet entrepreneur inventif.
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