Miguel programme son futur
À l’école de production Gorge de Loup, Miguel Escaleira se forme à l’usinage avec ambition. Devant une machine ou en programmation, il dessine déjà les contours de son avenir professionnel.
Miguel Escaleira, 17 ans, était, le moment de notre entretien en mai dernier, en première année de bac pro TRPM (technicien en réalisation de produits mécaniques) à l’école de production Gorge de Loup, à Lyon. Passionné, il rêve de programmer, créer ses pièces, et un jour, diriger sa propre entreprise mécanique.
Pourquoi as-tu choisi cette voie ?
Au départ, je voulais très vite rentrer dans le monde professionnel. Et comme je n’étais pas très à l’aise avec le cadre scolaire, je voulais plutôt me diriger dans la mécanique automobile suite à un stage dans un garage auto. Malheureusement, je n’ai pas réussi à trouver de garage pour suivre une filière en alternance, du coup, je me suis dirigé vers l’école de production Gorge de Loup. Finalement, cela m’a beaucoup plu, je me suis rendu compte que je préférais l’usinage à la mécanique auto.
Quand as-tu su que tu voulais travailler dans la mécanique ?
Étant enfant, je rêvais d’être footballeur. Mais je me suis très vite rendu compte que ce métier était accessible qu’à un infime pourcentage de la population. Cela dit, j’ai toujours apprécié la mécanique grâce à mon père qui est très bricoleur, que j’ai beaucoup observé travailler.
Qu’est-ce qui te plaît le plus dans l’usinage ?
La précision et la rigueur, c’est quelque chose que j’affectionne beaucoup dans l’atelier. Ce qui me plait aussi à l’école, c’est de pouvoir travailler dans plusieurs domaines, comme le spatial ou le nucléaire. Puis, j’ai bien conscience que c’est des métiers qui se perdent alors qu’on en a de plus en plus besoin.
Quels sont tes projets pour l’avenir ?
Plus tard, je me vois davantage programmateur et pas forcément rester toute la journée devant une machine. Dans l’idéal, j’aimerais bien faire les deux. Pouvoir à la fois programmer et aller dans l’atelier réaliser les pièces. Mais avant cela, après mon bac pro, j’aimerais continuer vers un BTS. Et si tout se passe bien, j’aimerais monter ma boîte. C’est presque un rêve pour moi. Parce qu’en étant son propre patron, on a toujours plus de liberté, on peut faire nos propres choix et recruter les personnes qui on a envie.
Quelle pièce as-tu aimé fabriquer récemment ?
J’ai fait des supports de freins pour une voiture de rallye. Une pièce tellement complexe que la programmer en code G à la main sur la CN de la machine aurait pris trop de temps. Mon professeur d’atelier l’a programmé en FAO.
Qu’est-ce qui te motive à faire ce métier ?
Une chose est sûre, c’est que je ne veux faire ce métier juste pour le salaire, parce que si tu n’aimes pas ce que tu fais, ce n’est pas très motivant de se lever le matin seulement pour toucher un salaire, alors que si tu aimes ton métier, tu as toujours plus d’énergie pour aller au travail. Tu gardes une certaine joie de vivre.