Cazeneuve fête ses 115 ans

C’est une tradition. Tous les 5 ans, la société réunit ses clients et partenaires sur son site de Pont-Evêque, dans l’Isère, pour une fête à la fois professionnelle, amicale et familiale. C’est l’occasion de faire le point sur un constructeur français historique. Il est l’un des derniers à avoir su résister à la paupérisation de la machine-outil française.

Dans les années 1970, il y a un demi-siècle de cela, la machine-outil française pointait à la cinquième place mondiale en termes de production et de vente. En 1999, lors de la dernière exposition mondiale de la machine-outil à Paris, elle n’était plus qu’à la onzième place. Depuis, la chute a continué et les plus grandes marques ont disparu ou sont passées dans le giron de groupes allemand, chinois, indien ou suisse. Le groupe Fives reste le seul français indépendant de machine-outil à posséder une stature internationale de premier plan, avec près de 8 700 employés et une centaine d’implantations dans 36 pays. Au niveau national, l’entreprise familiale Cazeneuve fait partie des PMI de la machine-outil qui résistent encore et toujours.

Machines de qualité et service de proximité

Avec moins de cinquante employés, Cazeneuve continue à vendre plus d’une centaine de machines-outils par an, conçues et construites en France. Ce savoir-faire, l’entreprise l’a conservé grâce à une stratégie de niche visant le marché des outilleurs et celui de la mécanique générale. « Dans le secteur des machines de grande production, la concurrence internationale est intense et les moyens à mettre en œuvre dépassent les capacités d’une PMI comme la nôtre », explique Luc Thollon, président de Cazeneuve. « Nous avons donc décidé de concentrer notre énergie sur notre savoir-faire, avec des machines de qualité et un service de proximité », rajoute-t-il. Lors des journées portes ouvertes fêtant les 115 ans de la société, les tours à bancs plats Optica et Optimax 360 à 1550 étaient donc à l’honneur. Dotés de la version 3 du logiciel de pilotage conversationnel créé en interne, ils séduisent les outilleurs par leur ergonomie et leur facilité de programmation. Communicante avec son environnement numérique, cette version ouvre les tours Cazeneuve aux modes de gestion 4.0. « Afin de disposer d’une gamme plus large, nous proposons également des machines entièrement numérisées par nos soins, mises aux normes européennes, et correspondant aux demandes de notre marché en fraisage CN et tournage à banc incliné », souligne Luc Thollon.
Sur des bases en provenance de fournisseurs partenaires, les tours de production ID Max 500 à 900, à tourelle sur banc incliné et glissières prismatiques, ainsi que la gamme de fraiseuses conventionnelles et centres d’usinage Xenon 650 à 1800 complètent la gamme Cazeneuve. Une fraiseuse conventionnelle robuste et d’un prix accessible, en provenance de l’Europe de l’Est, connaît aussi un certain succès auprès des outilleurs. Mais l’attention des professionnels était d’abord attirée par un tour Optimax V3 830 de 3 000 mm entre pointes, basé sur un bâti de 6 mètres d’un seul tenant. « Ce tour permet de s’affranchir de travaux de génie civil important, tout en possédant une capacité d’amortissement vibratoire importante », indiquait Benjamin Damas, gérant de Damau Machine-outil, l’un des distributeurs régionaux de Cazeneuve. « Avec une puissance maximale de 75 kW et un couple max de 8 000 Nm, il correspond aux exigences d’exception du marché de Cazeneuve », rajoutait-il. Également piloté par une commande Siemens 840D Sl Microbox, ce tour est effectivement bien positionné dans le secteur visé par le constructeur. « Avec Cazeneuve, nous pouvons apporter le service de proximité d’un constructeur français, et c’est un avantage très apprécié de nos client », soulignait Benjamin Damas. C’était aussi la raison de la présence de partenaires comme Siemens pour la CN et la motorisation, Ladner et ses mandrins, WTO avec ses porte-outils et ses unités motorisées, Jongen pour les outils de fraisage et Sandvik pour les outils coupants de tournage.

Entretien et transmission des savoir-faire

Cet anniversaire convivial et festif a permis également d’apprécier la transmission des savoir-faire de l’entreprise d’une génération à l’autre. Si c’est vrai entre Claude Thollon, toujours président du directoire, et son fils Luc, à la présidence depuis 20 ans, c’est également une réalité au niveau des métiers de l’atelier. Plusieurs établis montraient ainsi des professionnels expérimentés en train de transmettre leur savoir à des plus jeunes. Grattage des bancs de machines, contrôle des géométries, câblage électrique, formation aux logiciels, techniques de tournage ou de fraisage, couple outil-matière, toutes les connaissances nécessaires à la bonne mise en œuvre des machines Cazeneuve étaient évoquées, afin que ces savoir-faire perdurent dans l’entreprise. Cette transmission est essentielle pour tous les métiers. Pour ceux de la machine-outil, elle est vitale.