CAPSA : 90 ans d’excellence horlogère

Fondée en 1935, cette entreprise suisse s’est imposée comme un acteur clé de la microtechnique horlogère. Spécialisée dans la fabrication de composants essentiels, elle continue d’innover et d’investir pour accompagner sa croissance.
Quatre-vingt-dix ans, quel bel âge ! C’est en 1935 que l’entreprise CAPSA, dont l’acronyme signifie Camille Piquerez société anonyme, voit le jour à Bassecourt, dans le Jura suisse. Elle y fabrique alors des bicyclettes sous les marques Jurassia et Stella. En 1951, le site s’implante à La Neuveville, au nord de Neuchâtel, sur les rives du lac de Bienne. C’est ici qu’elle fabrique des composants horlogers. Il faut dire que l’entreprise de micromécanique est à deux pas du siège de la plus grande holding d’horlogerie au monde Swatch Group. A cette époque, CAPSA employait dix personnes en usine et quinze autres à domicile, et disposait de quinze machines. Mais c’est en 1958 que la décision est prise de se lancer exclusivement dans la fabrication de barrettes à ressorts. Le sous-traitant horloger sera l’un des premiers à automatiser certaines opérations de fabrication et à utiliser les machines d’une nouvelle technologie type Esco où les outils tournent autour de la matière première. Camille Piquerez devient ainsi rapidement le plus important producteur de barrettes à ressort du monde pour l’horlogerie, sous sa propre marque CAPSA.
Aujourd’hui, 180 personnes travaillent au sein de la PME suisse, qui peut se targuer de posséder, l’un des plus grands parcs de décolleteuses du pays avec 400 machines, douze centres d’usinage CNC 5 axes et trente automates d’assemblage de barrettes, dans un atelier de 10 000 m² de surface, dont le nouveau bâtiment a été inauguré en 2017.
Habillage haut de gamme
Spécialisée dans la fabrication de composants essentiels tels que barrettes, axes, écrous, vis, goupilles, anses, cornes et maillons, l’entreprise bernoise est dirigée par Kevin Streit, 34 ans, depuis janvier 2024. C’est en 2008 que son père Daniel avait acquis la majorité des actions de CAPSA, devenant son président, tandis que Camille Piquerez, vice-président, et Paulette Piquerez, administratrice, restaient « les seuls partenaires », selon un communiqué du groupe Acrotec. En effet, ce dernier a racheté l’entité en 2022. Kevin travaillait depuis plus de onze ans dans cette maison devenue une référence de l’habillage et du mouvement horloger haut de gamme. « L’histoire de CAPSA est magnifique, s’enthousiasme le jeune dirigeant. Grâce à son expertise microtechnique, [elle] fait partie du club très fermé des plus grands centres de production 100 % Swiss Made de composants horlogers. Mais nous le devons avant tout à l’addition des talents qui forme nos équipes dans l’esprit et les valeurs familiales de notre entreprise. »
Le meilleur chiffre d’affaires de son histoire
Le fabricant de composants horlogers peut s’enorgueillir d’approcher la parité dans ses effectifs, avec 41 % de femmes. Des salariés dont 73 % d’entre eux vivent à moins de 20 km de l’usine, 42 % habitant à moins de 5 km, notamment à La Neuveville, au Landeron et à Lignières. En 2023, CAPSA avait enregistré le meilleur chiffre d’affaires de son histoire, avec 55 millions de francs suisses (57 millions d’euros). « Malgré les aléas conjoncturels qui ont marqué ces 90 ans d’histoire, CAPSA s’est toujours inscrite dans une vraie dynamique de croissance, explique Kevin Streit. Pour accompagner cette croissance, notre gouvernance s’est renforcée avec l’arrivée récente d’un COO [directeur des opérations] et d’une DRH. L’objectif étant de continuer à travailler sur nos processus et notre efficience tout en développant nos ressources humaines. » Selon le dirigeant, de nouveaux investissements porteront sur le développement du parc machines. « Nous allons également investir massivement pour améliorer notre efficience énergétique, en collaboration avec des partenaires de pointe dans ce domaine », ajoute-t-il.