Calculer ses temps d’usinage au stade du devis, quels avantages ?

Souvent sous-estimé, le temps d’usinage conditionne pourtant la justesse d’un devis. En le calculant précisément dès l’amont, le sous-traitant fiabilise ses coûts, rassure le donneur d’ordres et optimise son organisation interne.

« Combien ça va me coûter ? » Cette phrase, vous l’avez entendue plus d’une fois lorsque vous vous retrouvez à négocier avec un donneur d’ordres. Arrive alors le moment tant attendu de présenter le devis et là, que faire ? Présenter un devis estimatif en essayant d’être le plus compétitif possible ou un devis ajusté aux temps d’usinage qui collera évidemment mieux à la réalité du travail ? Face à la concurrence de la sous-traitance mécanique, la première option peut vite être utilisée, car elle est plus simple. Pourtant, la seconde présente bien plus d’avantages. L’éditeur français de logiciels TopSolid dévoile ses pistes.

Le constat Dans son rôle de chef de projet, le donneur d’ordre cherche l’offre la plus avantageuse financièrement, celle qui ne laisse pas de place à l’approximation. Si la crise sanitaire due au Covid-19 avait obligé les donneurs d’ordre à internaliser leurs activités, la tendance semble repartie à l’externalisation. Et face à ça, les prestataires low cost continuent d’émerger et de les assommer de campagnes d’e-mailing promouvant leurs faibles coûts. Résultat ? Cette concurrence acerbe contraint certains sous-traitants à refuser d’entrer en compétition sur des appels d’offres en se sachant déjà perdants au jeu du « qui sera le plus rentable ».

Comment se démarquer d’un compétiteur low cost Présenter des devis, pas moins élevés, mais qui colleront à la réalité. En maîtrisant le temps de fabrication d’une pièce, vous maîtrisez tout le reste : marge commerciale, remise, négociation… et même la planification de la production. Dès lors, le bénéfice est double. Le donneur d’ordre s’évite de mauvaises surprises une fois le devis signé et le sous-traitant peut maîtriser ses coûts de fonctionnement et sa gestion comptable. Quant à sa crédibilité face à la concurrence, elle est assurée.

Déterminer plutôt qu’estimer Comme le dit l’adage, « le temps, c’est de l’argent », or quand il s’agit de deviser le temps d’usinage, les choses se compliquent et souvent l’estimation apparaît comme une solution de facilité pour aller au plus vite et diffuser des devis à la chaîne. Or deux conséquences peuvent survenir. Soit le prix est surélevé et donc prohibitif pour un client sollicité de toutes parts par des sous-traitants alertes. Soit le prix de fonctionnement est sous-estimé et dans ce cas, c’est le sous-traitant qui en pâtira lorsqu’il s’agira de calculer ses marges. Quelles que soient la maturité du deviseur et la complexité de la pièce, un sous-traitant qui reviendra vers son client pour renégocier ses tarifs risquera d’être taxé d’amateurisme. C’est pourquoi calculer le temps d’usinage prend tout son sens dans la réalisation de son devis. Non seulement, vous vous assurez que le coût de revient sera le plus adéquat possible de la réalité, mais en plus votre marge de négociation sera plus élevée. Si vous proposez un tarif juste et réel, vos remises seront par essence plus cohérentes, et à vous les nouveaux bons de commande.

Désengorger et sécuriser le poste devis en déléguant les chiffrages Le chiffrage de l’estimation de temps ne doit plus être simplement l’apanage des deviseurs ou usineurs d’expérience. Leur laisser être l’unique responsable de cette tâche peut vite se transformer en un poids. Pour le salarié : il risque de se retrouver acculé face à la montagne de devis à présenter. Pour l’entreprise : se reposer sur le savoir-faire d’une poignée de personnes – souvent unique dans les entreprises de moins de 40 salariés – peut s’avérer coûteux quand on sait que des usineurs expérimentés sont rares à recruter et donc plus chers… Sans compter sur la dépendance et le risque de perte de ce savoir-faire que cela peut créer.

Recourir à une solution informatisée Elle permet de standardiser les processus, reproduisibles par les plus novices en usinage, d’offrir plusieurs méthodes de chiffrages adaptées au degré de maturité du deviseur et de capitaliser le savoir-faire de l’entreprise et le mettre à disposition de tous les intervenants.

Un outil pour fiabiliser le calcul des coûts

L’éditeur propose son logiciel de devis TopSolid’PartCosting, qui s’adresse aussi bien aux entreprises spécialisées dans l’usinage, le décolletage, que la la tôlerie et chaudronnerie. Le logiciel permet d’exploiter les plans de pièces en 2D – aux formats scans, pdf,dwg, dxf – et 3D – en format step et iges – pour en décomposer les usinages. Par ailleurs, il tiendra compte de toutes les composantes de la fabrication de la pièce : caractéristiques, matière et brut usinés, gestion de la sous-traitance et des achats externes, gamme de fabrication. « En outre, il permet de maîtriser les paramètres influant sur le prix final, tels que les coûts non récurrents et les variantes de quantité », affirme TopSolid, dont le logiciel comprend des bibliothèques paramétrables.