Avec Nexin, les décolleteurs accélèrent leurs exportations
En se regroupant au sein d'une structure commune, des entreprises de la vallée de l'Arve, dont les technologies de production sont complémentaires, comptent séduire davantage de clients étrangers.
« Nexin nous permet d’aller à l’export en étant regroupés. C’est un modèle innovant. » Laurence Dumazer, qui dirige l’entreprise de décolletage Alpes Usinage, à Marnaz, a rejoint Nexin, une structure d’accompagnement des entreprises dans le développement international, née du plan stratégique Expansion 2020, initié par le Syndicat national du décolletage (SNDEC), dont le siège se trouve à Cluses. Mardi 14 février, une convention de partenariat entre le SNDEC, le pôle de compétitivité Mont-Blanc Industries et la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes, laquelle financera Nexin à hauteur de 10 000 euros sur deux ans et mettra à disposition un expert conseil en finance et transactions internationales.
Animée par Christian Cau, Nexin, qui signifie New Expansion International, comprend quatre groupes marchés : médical, qui est le développement et la structuration du groupement Mont-Blanc Médical Industries, déjà constitué sous l’égide du pôle de compétitivité ; biens d’équipements, qui réunit six entreprises ; automobile et ses marchés de niche, un groupe constitué de quatre sociétés ; et défense, en cours de constitution. » A six entreprises, on a six fois plus de compétences et on a six fois plus de chance de gagner des marchés « , a commenté Mme Dumazer, membre du groupe »biens d’équipements », qui a mis en ligne un site Internet, Me-experts.com, en langue anglaise. Ces six entreprises de technologies complémentaires, qui se réunissent tous les quinze jours depuis début 2016, ont développé une offre commerciale et visent des marchés en Europe du Nord.
» Chasser en meute »
Philippe Jiguet, de la Comehor, une coopérative de décolletage implantée à Cluses, a rejoint Nexin pour travailler désormais au développement international de la Scop. » Nos clients français nous ont poussé vers l’excellence, alors pourquoi ne pas vendre cette excellence à d’autres pays. » » Moi, c’est le principe de mutualisation qui m’a plu, car les coûts de prospection sont moindres « , enchaîne Jérôme Gal, de l’entreprise Marcel Gal, spécialisée dans le décolletage et l’usinage de précision depuis plus de 60 ans à Scionzier. Celui qui se dit être un » grand déçu des salons » reconnaît que désormais son outil à l’expert, c’est devenu le portail Me-experts.com. » Il faut aller chasser en meute « , affirme Denis Debalme, le dirigeant d’Eclide (microdécolletage), qui apprécie que les entreprises membre du groupe »biens d’équipements » sont » toutes complémentaires « . Regroupant en Haute-Savoie trois entreprises adaptées (EA) et trois Esat (Etablissements ou services d’aide par le travail), ADTP exporte, mais seulement chez le voisin suisse. » Mais quand on veut aller plus loin, il y a la barrière de la langue « , reconnaît Jean-Pierre Martinod, son directeur général. Puis, » on peut se sentir un peu seul « , ajoute-t-il. Pour ce dernier, Nexin permet de se familiariser avec le marketing international, et » c’est aussi une école de l’exigence « .