Une usine pour propulser la France dans l’ère des métaux amorphes

En Isère, Vulkam investit 10 millions d’euros dans la première usine française dédiée aux métaux amorphes. Avec une production annuelle ciblée de deux millions de pièces, l’entreprise ambitionne de structurer une filière industrielle stratégique et d’accélérer l’adoption de ces matériaux révolutionnaires dans l’horlogerie, le médical et l’aéronautique.
En 2026, au Versoud, à 15 km de Grenoble (Isère), la première usine de métaux amorphes de France verra le jour. Alors que la première pierre de son bâtiment de 3 000 mètres carrés venait d’être posée le 5 février, c’est la promesse de produire deux millions de pièces en matériaux amorphes sur une seule et même ligne de production que faisait le président-fondateur de Vulkam. « Nous affirmons notre ambition de structurer une filière industrielle stratégique et de renforcer la compétitivité de l’industrie métallurgique française à échelle européenne », déclarait Sébastien Gravier, lors de cette journée ayant marqué une étape importante de cette entreprise iséroise, qui a développé une « solution disruptive dans l’horlogerie et la santé ».
Ses matériaux innovants, aussi appelés verres métalliques, sont considérés comme une révolution technologique dans la métallurgie. Issus de la recherche scientifique française, avec à ce jour dix familles de brevets déposés, ces alliages, d’un genre nouveau, offrent des propriétés rares et uniques aux pièces métalliques : une résistance mécanique extrême, un allégement significatif des pièces et une empreinte environnementale réduite. En effet, Vulkam annonce jusqu’à 50 % d’économies en matières premières et une baisse des émissions de CO2 de l’ordre de 30 %. Sa nouvelle usine, dont l’investissement dans l’outil industriel est estimé à dix millions d’euros, vise un chiffre d’affaires prévisionnel de 40 millions d’euros d’ici à 5 ans.
Vulkam affirme maîtriser l’intégralité de la chaîne de valeur, du développement à la production des métaux amorphes, en passant par la fabrication de ses propres machines de production. Cette autonomie lui permet d’accélérer le développement de cette technologie et de structurer une filière industrielle stratégique pour la France. Pour cette deeptech créée en 2017, son usine contribuera ainsi à la sécurisation des approvisionnements européens en métaux amorphes pour les industries de pointe.

Lors de la pose de la première pierre de l’usine. De gauche à droite : Luisa Piccinini, chargée d’affaires innovation Bpifrance, Jean-François Clappaz, vice-président à l’économie, au développement industriel et à la stratégie foncière de la communauté de communes du Grésivaudan, Sébastien Gravier, PDG de Vulkam, et Christophe Suszylo, maire du Versoud, vice-président du Département de l’Isère et président d’Isère Attractivité, le 5 février. (photo Vulkam)
Vulkam ambitionne d’accélérer l’adoption de ces technologies par les grandes entreprises nationales et de faire de la France un leader mondial dans ce domaine où le champ des possibles est illimité. « De l’aérospatial au médical en passant par la micromécanique, l’horlogerie, le nautisme, le sport et loisirs, les mobilités, ces matériaux amorphes confèrent un avantage compétitif unique pour façonner une industrie plus durable et performante », revendique l’entreprise qui avait remporté, en 2022, le Micron d’or de la catégorie « composants microtechniques », lors du salon Micronora de Besançon (Doubs).
Après s’être imposée dans l’horlogerie et le médical, Vulkam souhaite désormais étendre son savoir-faire à l’aéronautique et l’aérospatial, avec la fabrication de métaux amorphes de plus grande taille, « pour aller au-delà des seules applications miniaturisées », précise-t-elle.
D’ici à trois ans, Vulkam envisage de créer une trentaine d’emplois afin d’accompagner son déploiement industriel et renforcer ses capacités dans les domaines de la mécanique et de la métallurgie. « Notre objectif est toujours de promouvoir une revalorisation des métiers techniques et industriels, dans des environnements innovants, notamment auprès des plus jeunes, affirme Tiphaine Guittat, directrice administrative, des ressources humaines et de l’innovation. Nous poursuivons également nos actions de R&D pour continuer d’innover pour proposer de nouvelles pistes très prometteuses dans de nouvelles applications. » Elle souligne que plusieurs dossiers de financement public de l’innovation sont en projet à horizon de trois ans, avec des partenariats académiques et industriels majeurs.
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