Un spécialiste de l’usinage parmi les chercheurs les plus influents au monde

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Evénements Par Jérôme MEYRAND Publié le  08/05/2023
Un spécialiste de l’usinage parmi les chercheurs les plus influents au monde
Joël Rech, 51 ans, professeur des universités à l’Ecole Centrale Lyon.

A Saint-Etienne, Joël Rech qui dirige le laboratoire d’usinage et de procédés de mise en œuvre des poudres en fabrication additive Luppiam est entré dans le prestigieux classement mondial de l’université Stanford.

A 51 ans, Joël Rech, professeur des universités à l’Ecole Centrale Lyon, sur le campus de Saint-Etienne, vient d’entrer dans le classement mondial des chercheurs les plus influents. Considéré comme le plus prestigieux au monde, ce classement de l’université Stanford, aux États-Unis, s’appuie sur la base de données transdisciplinaire de résumés et de citations de publications scientifiques Scopus, gérée par l’éditeur scientifique Elsevier. Ce sont ainsi 160 000 chercheurs qui sont mis en avant, soit 2 % des 8 millions de scientifiques actifs dans le monde. Cette « short list » représente les chercheurs les plus réputés sur la planète, à travers 22 domaines scientifiques. Ce grand spécialiste des procédés de fabrication mécanique figure à la 140 459e place du classement, pour le domaine « ingénierie industrielle et automatisation ».

Joël Rech a publié dans des revues internationales de mécanique, dont Les annales du CIRP (Collège international pour la recherche en productique), Journal of Materials Processing Technology (JMPT), International Journal of Machines Tools and Manufacture, Journal of Manufacturing Processes, Precision Engineering et Tribology International, entre autres.

Ce père de trois enfants dirige depuis six ans le Luppiam, le laboratoire d’usinage et de procédés de mise en œuvre des poudres en fabrication additive créé par le Cetim, l’Enise (l’Ecole nationale d’ingénieurs de Saint-Etienne qui dépend de Centrale Lyon) et les Mines de Saint-Etienne.

Vous attendiez-vous à figurer dans le classement de l’université Stanford ?

Je ne m’y attendais pas puisque ce n’est pas quelque chose que l’on suit forcément de près. D’autant plus que ce n’est pas un classement auquel on peut concourir. Parce que l’université Stanford classe les chercheurs sur la base d’un critère principal, qui est le nombre de fois que nos articles sont cités dans les travaux d’autres scientifiques. Pour nous, il est impossible d’être sûr que tel ou tel article que nous publions sera lu, puis que le lecteur s’en serve comme référence pour ses propres travaux.

Et comment avez-vous su que vous figuriez parmi les chercheurs les plus influents du monde ?

C’est un collègue polonais, avec qui je collabore depuis longtemps, qui a regardé cette liste pour je ne sais quelle raison et qui m’a vu dedans.

Quels sont les types d’articles que vous avez publiés dans les différentes revues scientifiques ?

Il y a des articles qui sont soumis directement à la revue, lesquels vont d’abord être expertisés. Et s’il est publié, il le sera avec un numéro référencé, dans une suite de volumes, comme pour votre magazine, avec des numéros qui apparaissent les uns derrières les autres. Et puis il y a des articles que l’on rédige au travers de conférences qui sont en fait des actes de conférences. Pour établir le classement de l’université Stanford, ils se servent de l’ensemble des publications et du nombre de citations, et cela depuis le début de votre carrière. Donc, par définition, c’est le privilège de l’âge qui offre un avantage grâce au nombre d’articles publiés, qui multiplie vos chances d’être lu et cité.

Combien d’articles avez-vous publié ?

A peu près 150 articles dans des journaux et revues scientifiques, et près de 250 articles dans le cadre de conférences.

Quel est la nature de vos travaux qui a valu une publication dans des revues scientifiques ?

Je travaille dans trois domaines, dont l’un est autour de l’usinage, notamment sur l’étude des frottements et l’usure des outils coupants. J’ai réalisé beaucoup de travaux sur l’influence des revêtements, l’influence de l’usinabilité, l’influence des substrats des outils coupants, etc. Mes travaux portent également sur l’intégrité matière, c’est-à-dire comment les process d’usinage modifient les surfaces des pièces, notamment sur les contraintes résiduelles et les changements de microstructure, en lien direct avec la tenue en fatigue, la durabilité. Aujourd’hui, c’est la thématique numéro une qui me préoccupe depuis une vingtaine d’années.

Enfin, j’ai travaillé sur le développement de procédés de polissage, en particulier pour les pièces issues de la fabrication additive. Historiquement, les procédés de polissage concernaient la mécanique traditionnelle. Et maintenant, on s’intéresse davantage au polissage des pièces de fabrication additive.

Selon vous, qu’est-ce qui aurait pu influencer sur le nombre de vos travaux cités par d’autres chercheurs ?

Si certains travaux ne sont pas cités, cela ne veut pas dire forcément qu’ils n’étaient pas intéressants. Mais pour qu’ils le soient, il faut, à mon avis réunir trois conditions. La première condition évidente est la qualité du travail. Mais il y a plein de chercheurs qui font de très bons travaux, donc je pense que ce n’est pas la composante principale. C’est une composante nécessaire mais largement non suffisante. La deuxième condition, c’est d’avoir des idées très originales et visionnaires. Et enfin la troisième condition est de mener des travaux de recherche très tôt dans un domaine en fort développement. Je travaille sur le polissage depuis très longtemps. Mais depuis que la fabrication additive est arrivée, il y a un regain d’intérêt sur les process de polissage qui est devenu extrêmement important. Et du coup, tous les gens qui s’intéressent aujourd’hui au polissage de pièces issues de la fabrication additive vont rechercher des travaux qui ont été rédigés sur le sujet.

Et pourtant le polissage est un procédé qui n’est pas nouveau en mécanique…

Sauf qu’il n’intéressait pas grand monde. Chaque entreprise de mécanique pratiquait le polissage, comme elle le faisait d’habitude, c’est-à-dire de façon empirique, avec des techniques transmises presque de bouche à oreille, parce que ça ne s’enseigne pas le polissage. Les écoles n’enseignent pas cela. Donc, le fait d’avoir lancé des travaux sur ce sujet-là, d’une certaine façon en avance de phase, c’est un élément qui, aujourd’hui, fait qu’on a énormément de demandes et que ces travaux-là sont très cités.

Donc pour être beaucoup cité dans les revues scientifiques, il faut, selon moi, avoir des idées bien avant les autres et être positionné sur des sujets dont l’industrie va avoir besoin, mais qu’elle ne le sait pas encore. A mon avis, le point commun de tous ces chercheurs qui figurent dans le classement de l’université Stanford, c’est qu’ils ont traité bien avant les autres de sujets qui, aujourd’hui, sont très en vogue.

Un spécialiste de l’usinage parmi les chercheurs les plus influents au monde
Jérôme MEYRAND - Rédacteur en chefFormé aux microtechniques, devenu journaliste en blouse bleue, passé par l’ESJ Lille.

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