Tôlerie et découpe-emboutissage font salon

Dispersé en une multitude de codes APE, la tôlerie est un secteur d’activité industrielle important. Quant à lui bien identifié, le secteur découpe-emboutissage se présente au salon Global Industrie, sous une même bannière. Ces métiers procédant tous du travail des métaux en feuilles méritent, avant ce salon d’envergure, un éclairage particulier pour nos lecteurs plus habitués aux copeaux qu’au travail de feuillards.
Grâce à son très large rassemblement de la sous-traitance industrielle, avec toutes les branches des fournisseurs de l’industrie mécanique, depuis l’outil coupant jusqu’à la machine-outil, en passant par tous les segments de la fourniture industrielle, le salon Global Industrie (Du 27 au 30 mars au parc des expositions de Paris-Nord Villepinte) a le mérite d’attirer l’attention publique sur ce vaste secteur en mutation. L’inconvénient réside dans le mélange de métiers très différents, dont le poids respectif est parfois difficile à évaluer.
Ainsi, lorsqu’il s’agit de décrire le paysage du travail des métaux en feuilles, par rapport à celui de l’usinage du métal, les références sont difficiles à trouver. Pour établir des bases économiques fiables et comparables dans le temps, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), s’appuie sur le code caractérisant l’activité principale exercée (APE) des entreprises, qui se fait en référence à la nomenclature d’activités françaises (NAF). Le secteur découpe-emboutissage, par exemple, rassemble les entreprises déclarées sous le code APE 2550B. Mais, et c’est très paradoxal, le secteur tôlerie ne possède pas de code APE propre. C’est pourquoi, nous proposons une explication de l’éclatement de ce métier de la tôlerie en différents codes dans un premier chapitre. Malgré ces obstacles et pour terminer cet article, Véronique Larroque, délégué générale de la Fimmef (Fédération des industries mécaniques des métaux en feuilles), fait un point très complet sur le bilan économique et les perspectives des métiers concernés.
Tôlerie aux codes multiples
La Fimmef représente 55 adhérents. Selon les chiffres significatifs publiés sur son site internet, 87 entreprises étaient enregistrées en 2014, sous le code APE 2550B, réalisant 4 899 millions d’euros aux prix courants, cette année-là. En examinant les codes APE des exposants au salon Tolexpo, dont le métier est concerné par la tôlerie, on se rend compte qu’ils sont très divers. Cela va de la fabrication de structures métalliques et de parties de structures (2511Z) jusqu’à l’installation de structures métalliques, chaudronnées et de tuyauterie (3320A), en passant par la fabrication de portes et fenêtres en métal (2512Z), la fabrication de radiateurs et de chaudières pour le chauffage central (2521Z), la fabrication d’autres réservoirs, citernes et conteneurs métalliques (2529Z), la fabrication de générateurs de vapeur, à l’exception des chaudières pour le chauffage central (2530Z), la mécanique industrielle (2562B),la fabrication de fûts et emballages métalliques similaires (2591Z), la fabrication d’autres articles métalliques (2599B), la fabrication d’emballages métalliques légers (2592Z) et encore la fabrication d’équipements aérauliques et frigorifiques industriel (2825Z).
200 exposants à Tolexpo
Cette énumération à la Prévert démontre la difficulté d’établir un paysage économique précis du secteur de la tôlerie, en tout cas par le biais des données Insee. Les fournisseurs de cette industrie en savent beaucoup plus long, et témoignent de sa bonne santé. Lors de l’événement Global Industrie, ils seront 200 exposants sur le salon Tolexpo, dont 49% d’étrangers. Lors de ce salon, ce sont bien tous les métiers du travail des métaux en feuilles qui seront rassemblés, et trouveront les fournisseurs de toutes les technologies. L’énumération des solutions paraîtrait fastidieuse et, pour faire court, disons que l’ensemble de la chaîne de valeur pour la découpe-emboutissage, la tôlerie et la chaudronnerie se trouve sur ce salon.
Découpe-emboutissage, un métier d’outilleur
La Fimmef rassemble les métiers de la découpe emboutissage, outillage de presse, tôlerie fine et repoussage. Selon les chiffres transmis par Véronique Larroque, la production continue de s’intensifier dans le secteur de la transformation des métaux. Les facturations du secteur de la sous-traitance sont en hausse de +4,7%, durant les dix premiers mois de 2017 par rapport à la même période de l’année précédente.
Les entreprises de la branche du découpage-emboutissage enregistrent un bond du chiffre d’affaires de +9,4%, durant les dix premiers mois de 2017. La croissance de la production reste significative pour le traitement et revêtement des métaux (+4,5%), la mécanique industrielle (+2,4%) et le décolletage (+3,5%). Les ventes totales augmentent de +3,5% pour la construction métallique. Les facturations de l’ensemble des produits métalliques augmentent de +1,6%, au cours des dix premiers mois de 2017. Les variations sont différentes, selon les branches d’activité : une hausse est enregistrée pour la fabrication de coutellerie, d’outillage portatif, de fûts et emballages métalliques et les ressorts, alors que les livraisons totales se stabilisent pour le secteur de la quincaillerie, visserie et boulonnerie. Parallèlement, la fabrication de réservoirs, citernes et conteneurs métalliques enregistre une hausse de 1%, durant les dix premiers mois de 2017.
Exportations en hausse
Côté commerce extérieur, les exportations de l’ensemble de la transformation des métaux augmentent de +6,2%, au cours des onze premiers mois de 2017. Cette croissance des exportations est soutenue à la fois par la hausse des livraisons sur les marchés de l’Union européenne (+6,9%) et par la croissance des expéditions vers les pays tiers (+5,1%).
Par ailleurs, l’augmentation des importations atteint +6,9%, durant les onze premiers mois de 2017 ; le marché intérieur reste globalement dynamique. Cette croissance du marché intérieur profite à toutes les catégories de produits. Les achats réalisent un bond de +9,6% au cours des onze premiers mois de 2017, pour les produits de la construction métallique, contre +14,2%, pour les produits de la chaudronnerie ; les importations d’articles en métaux augmentent de +6% dans le même temps.
Les opinions des industriels sur la demande totale se dégradent légèrement au mois de décembre 2017, et les perspectives se stabilisent, alors que ces dernières ont progressé jusque-là. Enfin, en conclusion, Véronique Larroque indique que l’activité pourrait évoluer sur un palier au cours des prochains mois.