Outils coupants : le marché retrouve des couleurs

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Par Machines Production Publié le  15/12/2016
Outils coupants : le marché retrouve des couleurs

Si l'activité du secteur a nettement ralenti aux cours des années 2013-2014, à l'exception des carburiers, 2015 et 2016 marquent une réelle reprise.


Si en 2015, la croissance chez les carburiers était de l’ordre de 2,5% par rapport à 2014, l’année qui s’achève ne s’annonce  » pas trop mauvaise « , où les professionnels s’attendent à une évolution de 3% environ, selon Olivier Dumoulin, président de la Chambre des carburiers. 2014 était déjà en croissance de 3,3%, relève M. Dumoulin. 2013 était une année étale par rapport à 2012, tout juste dans le vert avec une hausse de 0,4%.
En ce qui concerne le carbure monobloc, le représentant des carburiers a pu observer qu’il y avait, ces dernières années,  » de plus en plus de reconditionnement d’outil, c’est-à-dire de réaffûtage, pour être remis à neuf « . Avec pour conséquence de réduire les volumes d’outils neufs.  » Le carbure monobloc est en forte croissance depuis ces quatre à cinq dernières années, et cela pour l’ensemble des acteurs de notre filière, soulève le président de la chambre des carburiers, élu depuis octobre 2015. Il représente aujourd’hui de 18 à 20% du volume global, pour une croissance de 5 à 10% ces dernières années.  »
Dans le domaine du tournage, le volume des plaquettes carbure, entre 2014 et 2015, reste à peu près constant. Ces outils continuent de dominer le marché, pesant 33 à 35% des ventes, devant le fraisage qui représente 27%. Les plaquettes montées sur des outils pour le perçage et taraudage enregistrent 12% des ventes.  » C’est une réalité, le tournage est le plus gros consommateur d’outils coupants en France « , affirme Olivier Dumoulin, directeur de Fraisa France, à Décines, près de Lyon.
Encore une fois, c’est outre-Rhin que ça se passe. L’Allemagne reste de loin le premier atelier à plaquettes d’Europe avec un chiffre d’affaires, en 2015, de 426,8 millions d’euros, tandis qu’en France, nous étions à 27,3 millions d’euros, devant l’Espagne avec 11,4 millions d’euros. Au quatrième rang, le Portugal affiche une production d’un montant total de 10 millions d’euros.

L’acier rapide résiste grâce aux tarauds
En perte de vitesse, les outils en acier rapide (HSS) ont vu leur part de marché fondre comme neige au soleil. Elle  » diminue chaque année « , constate M. Dumoulin.  » Toutefois, sur les outils à plaquettes amovibles, le corps est souvent en HSS, et on ne sait jamais si celui-ci est compté ou pas dans les ventes d’outils « , soulève-t-il. Mais si on ne prend en compte que la partie monobloc de l’outil, la part de marché reste à 26%, tirée notamment par la production de tarauds, en acier rapide pour la plupart.
Président du Geco, le groupe équipement composants et outillage du Symop, syndicat des machines et technologies de production, Olivier Renaudin reconnaît que les ventes de ce type d’outils continuent de chuter par rapport au carbure. Il y a une dizaine d’années, le fraisage représentait autour de 40 à 50%, tandis qu’aujourd’hui  » nous sommes plus proche des 10% « . Mais si le foret HSS est également en perte de vitesse, le taraud résiste (95%), et pour cause. Ses conditions d’utilisation permettent d’être plus avantageux que l’outil carbure.  » Et il faut dire qu’il y a aussi de nouveaux HSS qui résistent mieux à la température, signale M. Renaudin, directeur de la filiale Emuge-Franken, à Saint-Denis, près de Paris. Autres exemples : sur des outils très longs, ou certains outils spéciaux, le HSS a encore des vrais avantages en performance, tout comme pour les outils de gros diamètres où le carbure devient alors très cher.  »
En France, les seules données affinées en notre possession proviennent du Symop, et remontent à 2014. Elles concernent l’ensemble des outils coupants pour l’usinage des métaux. Et de constater que l’outillage mécanique en France (hors moules, outils de forage et sondage), a vu sa production baisser de 8% par rapport à 2013 à 721 millions d’euros, alors que l’export progressait de 5%, passant d’un chiffre d’affaires de 294 à 309 millions d’euros.

Le tournage toujours en tête
Les outils destinés au tournage, brochage, emboutissage et poinçonnage restent les plus consommés dans l’Hexagone, représentant une facture de 239 millions d’euros, loin devant les alésoirs et forets (126 millions d’euros), tandis que les fraises pointent en troisième position à 69 millions d’euros, devant les outils de taraudage et filetage (38 millions d’euros). D’ailleurs, on retrouvait le même ordre en 2013, avec des chiffres d’affaires respectivement de 267 millions d’euros, 159 millions d’euros, 75 millions d’euros et 39 millions d’euros. Et d’observer que toutes les catégories de produits sont en baisse par rapport à 2013.
Du côté des producteurs français d’outils, l’enquête du Symop relève un chiffre d’affaires de 394 millions d’euros que se partagent les familles de produits suivantes : fraisage (56 millions d’euros), alésage-perçage (116 millions d’euros), taraudage-filetage (8 millions d’euros), tournage, brochage, emboutissage et poinçonnage (213 millions d’euros). Par rapport à 2013, tous les produits sont également en recul, puisque le fraisage enregistrait 61 millions d’euros, l’alésage-perçage 143 millions d’euros, le taraudage-filetage 12 millions d’euros et le tournage, brochage, emboutissage et poinçonnage 237 millions d’euros.
Une année 2014 qui fait état d’une  » baisse globale de l’ensemble de l’activité industrielle, souligne Catherine Bruzaud, responsable des statistiques et marchés au Symop. Car c’était la même tendance pour les investissements. Ces variations ne correspondent pas à une décroissance du marché, mais sont plutôt dues à un effet conjoncturel.  »
Une chose est sûre, 2015 marque clairement une reprise chez les fabricants d’outils. Quant à 2016, lors du tour de table de fin novembre des membres du Geco, il en est ressorti une progression des ventes de 5 à 6%. Pour 2017 ?  » Nous avons tous une vision floue du futur, même relativement immédiat, répond Olivier Renaudin. Qu’est-ce que sera l’automobile l’année prochaine ? Puisque c’est un secteur qui pousse notre marché, il y aura peut-être un peu moins d’activité, ce qui nous fait penser que 2017 sera un poil en dessous de 2016.  »

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