Les scanners 3D au service des épithésistes : une révolution pour la reconstruction faciale

Dans le domaine de la prothèse faciale, l’évolution des technologies numériques a ouvert de nouvelles perspectives pour améliorer la précision et le confort des patients. Fabrice Serrano et Brice Blanc, deux épithésistes et prothésistes maxillo-faciaux, ont intégré les scanners 3D à leur pratique afin d’optimiser la prise en charge de leurs patients et de perfectionner leur processus de travail.

Un métier artisanal à la croisée de la technologie

Le métier d’épithésiste est avant tout un art dédié à la reconstruction faciale. Les épithèses, ces prothèses sur mesure, sont destinées aux patients souffrant de déformations faciales dues à des cancers, des traumatismes ou des maladies rares. Jusqu’ici, la prise d’empreinte traditionnelle reposait sur l’utilisation d’alginate, un matériau moulant qui, bien que précis, présente plusieurs inconvénients : inconfort du patient, difficulté à capturer les expressions naturelles et compression des tissus pouvant entraîner des distorsions.

C’est dans ce contexte que l’adoption des scanners 3D a représenté une avancée significative. Grâce à cette technologie, il est désormais possible de numériser un visage en quelques minutes, avec une précision extrême et sans gêne pour le patient.

L’apport des scanners 3D : précision et confort

L’utilisation des scanners 3D dans le domaine de l’épithèse apporte plusieurs bénéfices majeurs. Tout d’abord, elle permet une prise d’empreinte plus rapide et plus fidèle à la morphologie du patient. Les scanners Artec Eva et Artec Space Spider, utilisés depuis plusieurs années par Fabrice Serrano et Brice Blanc, offrent une résolution si fine qu’ils captent désormais les moindres détails du grain de peau.

« Le scanner 3D nous simplifie la prise d’empreinte et le processus pour notre patient. Néanmoins, notre métier reste artisanal et les 90 % restants du travail sont réalisés à la main. Pour nous, il s’agit d’un nouvel outil ajouté à notre arsenal », explique Brice Blanc.

Grâce à la superposition de scans successifs, les professionnels peuvent également suivre l’évolution du patient dans le temps, ce qui est essentiel dans les cas où la morphologie du visage change en raison de traitements ou d’interventions chirurgicales.

Une technologie au service de la médecine

L’apport des scanners 3D ne se limite pas à la fabrication des épithèses. Fabrice Serrano et Brice Blanc collaborent étroitement avec des professionnels de santé, notamment les chirurgiens maxillo-faciaux, pour optimiser la prise en charge des patients. Ces technologies permettent notamment la création de guides chirurgicaux, facilitant les interventions grâce à une planification plus précise. Dans plusieurs CHU ; les scanners 3D sont devenus un outil clé pour améliorer la prise en charge des patients nécessitant une reconstruction faciale.

Un stockage numérique pour un suivi optimisé

L’un des atouts majeurs de cette technologie réside dans la conservation des données. Contrairement aux moules physiques qui peuvent s’abîmer ou se perdre, les fichiers 3D sont stockés de manière pérenne et peuvent être réutilisés à tout moment pour produire une nouvelle épithèse ou simplement ajuster un modèle existant. Ce suivi numérique facilite la communication entre les différents acteurs médicaux impliqués dans le parcours du patient.

Vers une intégration croissante du numérique en épithèse

L’usage des scanners 3D par Fabrice Serrano et Brice Blanc illustre une tendance : l’intégration des technologies numériques dans les métiers artisanaux de la santé. Bien que la conception finale des épithèses reste un travail de précision réalisé à la main, ces outils permettent d’optimiser chaque étape du processus, depuis la prise d’empreinte jusqu’à la fabrication.

En combinant savoir-faire artisanal et innovations technologiques, les épithésistes d’aujourd’hui repoussent les limites de la reconstruction faciale et offrent de nouvelles solutions pour redonner un visage et un confort de vie à leurs patients.