Le sciage Behringer enchante la Fonderie…
... du Mont Blanc. Plus qu'un reportage technique, ceci est une histoire d'entrepreneurs, d'hommes et de réussite. En effet, confrontée à la défaillance d'un fournisseur du marché, cette PMI de mécanique a tenté le pari de se lancer dans un métier nouveau pour elle. Avec des partenaires de confiance, elle l'a réussi.
Fonderie du Mont Blanc a été créée en 2013 par le groupe holding F.A. Gerbelot (30p), suite à la défaillance d’un fournisseur de tubes en laiton pour ébauches de cages de roulements. Parmi les plus prestigieux roulementiers mondiaux, leurs clients ont demandé à la holding F.A. Gerbelot de reprendre à leur compte cette partie. Avec peu d’hésitation, en s’appuyant sur le fonds Amundi en partenariat avec le pôle de compétitivité Mont-Blanc Industrie, Expensinvest et Siparex, les dirigeants de la holding F.A. Gerbelot se sont lancés dans l’aventure. » Nous avons eu besoin de beaucoup de conseils pour monter l’entreprise, et nous sommes appuyés sur Mont-Blanc Industrie et nos fournisseurs pour créer une entreprise que nous voulions exemplaire, » explique Pierrick Renault, adjoint de Direction. L’un d’entre eux, Olivier Chavanon de la société Behringer France, a joué un rôle charnière pour la transition entre l’étape de fonderie et celle de l’usinage.
Penser l’atelier 4.0 dès l’origine
Partant d’une feuille blanche, les créateurs de Fonderie du Mont Blanc ont imaginé un atelier de fonderie et d’usinage qui anticipe une compétitivité croissante. » Nous avons voulu créer une continuité dans l’automatisation des process, depuis la fonderie jusqu’à l’ébauche des cages de roulements, » souligne Pierrick Renault. Avec un four de fusion et une machine de centrifugation pour générer les tubes en laiton, la partie fonderie a nécessité un fort apprentissage de la transformation de l’alliage. Nettoyage et contrôle sévère de la qualité des tubes en laiton font partie intégrante de ce cahier des charges respecté. Consulté pour le sciage des bruts, Behringer s’est immédiatement impliqué pour intégrer le sciage dans un process automatisé. » Dès l’origine, nous sommes tombés d’accord pour penser l’atelier d’ébauche des cages comme un modèle d’intégration automatisé, dans lequel le sciage est considéré comme une étape à part entière du process de fabrication, » indique Olivier Chavanon, responsable commercial du secteur pour Behringer France. Le choix d’investissement dans deux tours CNC bi-broches Biglia pour l’usinage des ébauches s’est orienté naturellement vers Decip, aussi bien pour les capacités de finition en un seul montage des machines, que pour la qualité du SAV de l’importateur haut-savoyard. Pour imaginer la 1ère cellule, l’intégrateur robotique Erric a été sollicité, afin d’assurer la robotisation du nettoyage et chargement-déchargement des bruts entre le sciage et l’usinage. » Nous avons pensé dès le début à créer un atelier 4.0, alors que le terme n’existait pas encore » remarque Pierrick Renault.
Productivité et précision en continu
La scie automatique Behringer HBP413 A à ruban, doté d’une base fonte très robuste, a été choisie pour sa précision de coupe. En effet, pour assurer la meilleure précision des bruts de cages à l’usinage, une perpendicularité de coupe de +/- 0,1 mm sur 100 mm était exigée. » Depuis que la scie Behringer est en service, nous constatons une répétabilité du sciage de +/ 0,05 mm sur 300 mm, et cela nous aide bien à l’usinage, » observe Pierrick Renault. Des rubans bimétal Lenox sont utilisés et donnent entière satisfaction. La scie est équipée d’un magasin automatique contenant de 3 jusqu’à 7 barres issues de la fonderie. Grâce à la commande CNC de la scie, le changement de série se fait en 3 mn et le robot s’adapte en 5 mn. L’ensemble de la cellule passe ainsi d’une référence à une autre en moins de 40 mn. Toutes deux robotisées, les cellules de l’atelier fonctionnent 5 à 6h de plus que la présence humaine, les 6 personnes employées par Fonderie du Mont-Blanc travaillant à la journée. En 2015, grâce à cette organisation 4.0, ils ont pu produire 252 000 bagues de roulement en laiton, d’un diamètre compris entre 100 mm et 300 mm. » Progressivement, en intégrant bien toute la chaîne de fabrication, nous sommes en train de monter en puissance et commençons à chercher de nouveaux débouchés, » conclut Pierrick Renault. Avis aux amateurs !