« Donner de la voix à l’industrie »

Global Industrie mettra en avant la décarbonation, la féminisation des métiers et l’innovation technologique, tout en créant un espace de réseautage et de célébration de l’industrie, malgré un contexte économique complexe.
Comment un salon industriel parvient-il à réunir innovation, convivialité et résilience dans un contexte économique incertain ? C’est la question qui guide l’édition 2025 de Global Industrie, un événement phare du secteur, selon Sébastien Gillet et Julie Voyer, les codirigeants du salon. À travers des thèmes comme la décarbonation, la féminisation des métiers et l’attractivité du secteur, ils ambitionnent de dynamiser l’image de l’industrie, tout en mettant en lumière les enjeux technologiques clés tels que la 5G, l’intelligence artificielle et la cybersécurité. Entretien.
Quels seront les principaux thèmes abordés cette année ?
Sébastien Gillet. Le salon Global Industrie 2025 se veut avant tout un espace de réunion et de réassurance dans un contexte économique et social tendu. Nous voulons que cet événement soit une vraie fête de l’industrie et un rassemblement des acteurs du secteur. Les thèmes principaux resteront centrés sur la décarbonation, l’attractivité des métiers et la féminisation du secteur. Ce seront les fils rouges de l’événement. Nous prévoyons aussi une grande scène comme lieu central de discussions, où des patrons d’entreprises de toutes tailles, mais aussi des sociologues, économistes et jeunes intervenants, pourront s’exprimer. L’objectif est de donner de la voix à l’industrie tout en intégrant les perspectives d’avenir.
Julie Voyer. Nous allons accueillir le Congrès international de métrologie [CIM], qui se tient uniquement lors de l’édition lyonnaise, depuis 2021. Il y aura une offre métrologique qui sera donc plus importante du fait de la présence du CIM.
Parmi les univers qui sont représentés à Lyon, vous souhaitez mettre l’accent notamment sur celui de la manutention et la logistique…
Julie Voyer. En effet, pour que Global Industrie soit de plus en plus global, il faut aussi qu’on aille chercher, dans l’ensemble des nomenclatures, quelles sont les activités professionnelles qui seraient manquantes ou pas assez représentées. Cette année, la manutention et la logistique font partie des gros développements d’offres que nous allons proposer durant cette édition 2025, et particulièrement avec des solutions qui tournent autour de la sécurité du site, mais aussi de la sécurité de l’homme au contact de l’outil industriel.
Vous lancez également le premier Summit 5G. De quoi s’agit-il exactement ?
Julie Voyer. Cette édition se concentrera également sur des enjeux technologiques clés comme la 5G, mais pas seulement, on y traitera également de l’intelligence artificielle (IA) et la cybersécurité. Ces thématiques seront abordées de manière détaillée lors de différentes tables rondes organisées sur quatre jours, avec des retours d’expérience et des ateliers pratiques. Cependant, la journée du mercredi 12 mars portera exclusivement sur la 5G, avec des témoignages d’Airbus par exemple. Nous souhaitons démystifier ces technologies en présentant des cas concrets et des solutions. La 5G, la cybersécurité et l’IA sont intrinsèquement liées. Une entreprise qui souhaite intégrer l’IA doit être sûre que ses données soient sécurisées. Et pour garantir cette sécurité, des transmissions fiables comme celles permises par la 5G sont essentielles. Ce cercle vertueux illustre comment améliorer la performance et la compétitivité des entreprises.
Quels sont vos objectifs en termes de participation cette année ?
Sébastien Gillet. Nous observons une augmentation de 15 % du nombre d’exposants par rapport à 2023. Cela montre que l’industrie française reste résiliente malgré un contexte économique assez difficile. Toutefois, des entreprises continuent de réinvestir dans leur outil de production, et c’est vrai que ça se traduit sur le salon, car nous accueillons encore de nouvelles inscriptions [l’entretien s’est déroulé le 19 décembre 2024]. Je pense que nous devrions revenir à une offre quasiment identique à celle de notre édition lyonnaise de 2019, c’est-à-dire avant la crise sanitaire. Nous espérons donc retrouver des niveaux similaires, avec près de 45 000 visiteurs.
Quels dispositifs seront mis en place pour favoriser le réseautage ?
Julie Voyer. Nous proposons plusieurs outils, notamment une application mobile et un site Web qui permettent de créer des parcours thématisés et d’organiser des rendez-vous en amont. Les visites guidées sont également des parfaites séquences pour favoriser les rencontres et appréhender les nouvelles technos. Enfin, les conférences et différents espaces de pitchs seront des occasions de dialogue et d’échanges entre exposants et visiteurs.
Vous prévoyez d’installer un espace dédié au « fabriqué en France ». Une exposition des savoir-faire français ?
Julie Voyer. Un lieu pédagogique et politique visant à promouvoir le savoir-faire national, en effet. Une vitrine dans laquelle nous souhaitons mettre en avant le savoir-faire français, et démontrer que finalement notre pays abrite beaucoup d’entreprises dont les produits sont omniprésents dans notre vie quotidienne. De l’habillement à tous les biens de consommation. On va essayer de recréer cette maison France.
Pouvez-vous nous parler des Golden Tech et des nouveautés prévues ?
Julie Voyer. Cette année, les Golden Tech mettent en lumière le thème du « génie humain », avec quinze métiers en compétition et plus de 125 participants. Nous voulons rendre hommage aux hommes et femmes derrière les technologies. Ce concours mettra en avant leur créativité et leur inventivité, tout en proposant un outil pédagogique pour attirer les jeunes vers ces métiers.
Pourquoi choisir un thème autour des Golden Tech ?
Julie Voyer. L’objectif des Golden Tech est de montrer l’excellence, faire en sorte de sortir des coulisses d’une usine et qu’on révèle le talent de chacun. Mais souvent, les compétitions métiers ne sont pas forcément toujours appréhendables, donc on a voulu scénariser chaque défi proposé aux candidats, en racontant une histoire autour du projet.
Vous semblez avoir une ambition claire : redorer l’image de l’industrie. Comment cela se traduit-il concrètement ?
Sébastien Gillet. Nous avons travaillé avec de grands médias comme BFM Business, RMC et Sud Radio pour rendre l’industrie plus visible. Pour cela, il y aura des plateaux en direct, et la participation des émissions radio Les Grandes Gueules et Le Moscato Show pour toucher un plus large public. Des influenceurs seront également présents pour maximiser notre impact sur les réseaux sociaux. L’objectif est de créer un événement viral, qui suscite l’enthousiasme autour de l’industrie.
Julie Voyer. Malgré un contexte politique et économique tendu, nous voulons apporter des solutions, des perspectives, mais aussi de la joie. Nous souhaitons que Global Industrie soit un lieu de rencontre où les professionnels peuvent célébrer leur secteur et imaginer ensemble l’avenir. Le jeudi 13 mars sera animé en pointillé par des shows musicaux et s’intensifiera en fin de journée avec l’ouverture du Festival de l’industrie.

Julie Voyer, directrice adjointe du salon Global Industrie. (photo Loran Dherines)
à propos de industries
les plus lus
à lire aussi
Les nouveaux produits

Tunnel de lavage industriel pour pièces de production en très grandes séries.
Lavage multi-phases avec automatisation et robotisation, pour la haute productivité tout en préservant la santé au travail.