L’investissement-passion chez Solydec

Dans cette PMI de sous-traitance en mécanique de précision, la passion d'un métier en constante évolution est omniprésente. L'investissement en machines-outils et logiciels en profitent, et les clients suivent. Reportage.

Créée en 1940, la Société Lyonnaise de Décolletage – SLD – a connu divers avatars dans sa longue existence. David Bonnefois a repris l’entreprise de Genas (69) en 1995, avec la volonté de maintenir l’entreprise dans sa taille humaine d’une dizaine de professionnels.  » Tout ce qui m’importe, c’est de rendre le quotidien intéressant,  » explique le dirigeant avec un grand sourire. L’embauche de Guillaume Abran comme chef d’atelier s’est faite au feeling, celui-ci partageant la même passion de la belle mécanique.  » Nous devons accélérer notre mutation vers le numérique, tout en portant une grande attention aux hommes. Guillaume est l’homme de la situation,  » souligne David Bonnefois.

Depuis le décolletage vers le 5 axes
Les tours à cames des débuts ont laissé depuis longtemps la place à des tours CNC mono et bi-broche Nakamura. Halbronn, importateur de la marque en France est le fournisseur principal de SLD.  » Depuis que j’ai repris l’entreprise, nous entretenons de très bonnes relations avec la société Halbronn, qui nous apporte un service appréciable,  » remarque David Bonnefois. Les tours CNC les plus anciens continuent à produire des pièces simples en série relativement importantes. Le tour Nakamura NTJ bi-broche bi tourelle, avec axe B et axe Y, a permis une évolution vers la réalisation de pièces complexes en un seul montage pour des séries moyennes à grandes. Tout récemment, l’arrivée d’un centre Matsuura MX520, fourni par Decip et capable d’usiner en cinq axes simultanés renforce ce saut technologique. Pour définir la stratégie de l’entreprise, David Bonnefois trace deux axes :  » Notre coeur de métier reste le décolletage en série moyenne à grandes. Mais nous devons aller là où nos confrères de la vallée de l’Arve ne sont pas trop présents, c’est-à-dire vers les pièces simples en grande série et vers les pièces complexes à haute valeur ajoutée en plus petites séries.  » Ceci étant dit, cet entrepreneur passionné souligne qu’il n’a jamais acheté une machine en fonction d’un marché, mais toujours par l’envie de faire évoluer sa société et les hommes qui y travaillent.  » Nous avons la chance de pratiquer un métier qui change tellement qu’on peut le faire toute notre vie en enrichissant notre expérience et sans jamais tomber dans la routine,  » dit-il.

Le passage au tout numérique
On le voit, Solydec a investi dans les commandes numériques et les machines multiaxes depuis déjà longtemps. C’est désormais toute l’entreprise qui est concernée par le passage à la numérisation globale des données.  » Pour tirer la quintessence de notre investissement productif, nous avons dû réorganiser toute notre informatique,  » explique David Bonnefois. La programmation des centres de tournage et centres d’usinage est faite à l’aide du logiciel de CFAO Top Solid 7 de l’éditeur français Missler.  » Ce progiciel dispose de macros très pratiques pour accélérer la programmation,  » indique Guillaume Abran, qui connait bien le produit. Une grande attention doit être portée quant à la formation des hommes, dans cette mutation accélérée vers le numérique. D’autant plus que la mise en place de l’ERP (Enterprise Resource Planning ou Planification des Ressources de l’Entreprise) avec le logiciel de l’éditeur Sylob implique une rigueur importante.  » Depuis l’écriture du devis jusqu’à la livraison de pièces conformes, nous devons être compétitif dans tous les domaines, à prix égal et avec une réactivité plus importante,  » affirme Guillaume Abran. La gestion sans faille du suivi des commandes fait partie intégrante de cette performance, pour une TPI aussi bien que pour une plus grande société. Chez Solydec, l’ensemble administratif et productif doit fonctionner de la manière la plus harmonieuse. C’est aussi cela, le plaisir de faire un métier passionnant.