Decip : renforcer l’expérience client

En lançant son nouveau site Internet, le distributeur de machines-outils et d’imprimantes 3D proposera davantage d’interactivité avec les visiteurs. Mais d’autres changements sont annoncés pour cette rentrée de septembre, comme l’agrandissement de ses locaux et l’ouverture d’un bureau près de Toulouse.

Pas moins de 600 m² sont venus s’ajouter aux 1 400 existants qui abritent les machines-outils, le stockage des pièces de rechange et les bureaux du groupe Decip. Une année de travaux pour cet agrandissement achevé en juillet. Ainsi, le distributeur de Saint-Pierre-en-Faucigny (Haute-Savoie), dont les marques Awea, Biglia, Desktop Metal, Esco, Famar, Ghiringhelli, HP, Matsuura, Nomura et Rema Control figurent à son catalogue, ouvrira un show-room permanent, avec la présence de treize machines, dont deux imprimantes 3D. Il y aura cinq centres d’usinage en démonstration, dont quatre centres cinq axes Matsuura et Awea, et un centre de perçage-taraudage Nomura, et six tours, dont trois Biglia, deux Nomura et une Escomatic. L’objectif étant d’organiser régulièrement des journées techniques en abordant une thématique bien précise.
Dans l’autre partie du bâtiment (celle qui vient d’être construite), c’est une zone de préparation et modification des machines qui est déployée « pour mieux servir les clients », dont un deuxième pont roulant a été installé, de 18 tonnes celui-ci, contre 8 tonnes pour le premier, en plus d’équipements qui permettent des gains substantiels d’énergie. « Notre volonté est de préparer le plus en amont possible les machines, avant de les installer chez le client », explique Hervé Favre, président de Decip.

Une enseigne en région toulousaine

Pour cette rentrée de septembre, l’entreprise familiale fondée en 1979 mettra en ligne un nouveau site Internet, qui adoptera la technologie immersive, offrant la possibilité d’une visite virtuelle des locaux de la rue des Laquets. « Avec ce nouveau site Web très 2.0, nous voulons améliorer l’expérience client », souligne Hervé Favre. Il faut dire que l’épreuve du confinement a favorisé l’usage des outils numériques et enlevé quelques préjugés au télétravail et à la visioconférence.
Autre annonce : l’ouverture, depuis septembre, d’un bureau commercial à Lespinasse, 15 km au nord de Toulouse. Un local de 45 m², un technico-commercial, un technicien SAV et la présence permanente d’une imprimante 3D pour procéder à des démonstrations. « Avoir des techniciens sur le terrain et aucun de turn-over nous a permis de créer une certaine fidélisation avec nos clients », commente M. Favre, dont c’est le premier bureau commercial qu’il ouvre. « L’évolution de l’entreprise, elle est passée par des étapes, où nous avons d’abord travaillé le secteur Rhône-Alpes, puis nous nous sommes étendus jusqu’en Franche-Comté, puis en PACA. »
« Nous ne pouvions pas dupliquer sur la région toulousaine ce que nous avions à Saint-Pierre-en-Faucigny, mais si nous avons la volonté d’y avoir une adresse, c’est aussi parce qu’il s’agit d’une nouvelle étape pour le groupe Decip », souligne Didier Simon, responsable commercial du groupe Decip. « Je crois à la mise en place d’un tissu commercial étendu », poursuit Hervé Favre.

Covid-19 : un intérêt pour l’impression 3D

En devenant l’un des quatre distributeurs français des imprimantes 3D HP (la marque Desktop Metal a depuis rejoint son catalogue), le distributeur de machines-outils mise sur l’essor de cette technologie, qui a démontré, durant le confinement, que cette nouvelle façon de produire des pièces était une réponse efficace à la crise sanitaire du Covid-19.
« J’ai ressenti un intérêt plus accru pour nos machines de fabrication additive, depuis le confinement, reconnaît le président du groupe Decip. Même si nous n’avons pas encore perçu un engouement en termes d’investissement, cela a permis de montrer aux industriels, qu’avec ce type de technologie, on pouvait réagir très vite. Certes, les supports de visière, sont réalisés aujourd’hui en injection plastique, mais quand il fallait les produire en seulement une ou deux semaines, nous avons bien vu tout l’intérêt de l’impression 3D pour fabriquer des pièces fonctionnelles rapidement, avec notamment des temps de développement très courts. »

Des marchés porteurs

Pour Hervé Favre, si la pièce était plus chère à produire, dans le contexte de l’urgence sanitaire, « c’est le time-to-market qui l’a emporté », analyse-t-il. Et de constater que cette publicité faite à la fabrication additive durant le confinement avait donné des idées à certains de ses clients, « qui nous ont parlé de pièces en 3D métal pour équiper des embouts de robots, comme des conduits hydrauliques, car plus le poids de l’embout est faible, plus on peut augmenter sa vitesse de déplacement ou réduire la taille du robot ».
Au-delà du médical, les secteurs de l’aéronautique et de l’automobile, dont la volonté de certains Etats est de produire des voitures et avions décarbonés, pourraient bien faire appel de plus en plus à la fabrication additive. C’est en tout cas ce que croit Hervé Favre. « L’aéronautique va devoir construire des avions qui polluent moins, dont il va y avoir un accroissement des développements de pièces toujours plus légères, et là l’impression 3D va jouer un rôle. Tout comme dans l’automobile, dont l’hydrogène pourrait bien être la troisième voie, après la voiture hybride et le tout électrique, mais qui nécessite de grosses capacités de batterie. Là encore, il s’agit de nouvelles pièces qui pourraient bien recourir à la fabrication additive. »