Petits réacteurs, grands enjeux : le nucléaire en quête de renouveau

Longtemps cantonné à ses centrales mastodontes, le nucléaire tente une mue technologique et stratégique avec les petits réacteurs modulaires (SMR).
Une centrale nucléaire pas plus grande qu’un immeuble, capable d’alimenter une ville sans CO₂ ni grandes infrastructures ? C’est la promesse (un peu futuriste) des SMR, ces mini-réacteurs sur lesquels misent industriels, politiques et start-up comme Naarea.
SMR : la promesse d’un nucléaire “à la carte”
Imaginez une centrale nucléaire qui tiendrait dans un conteneur maritime. C’est un peu l’idée derrière les SMR, les small modular reactors. Ces petits réacteurs promettent une énergie nucléaire plus flexible, plus rapide à construire et surtout plus adaptée aux besoins locaux. On les vend comme la réponse évidente aux défis énergétiques du XXIe siècle : décarbonation, autonomie, sécurité.
Ce n’est pas juste une théorie de labo : des dizaines de start-up et d’industriels s’y engouffrent. En France, la pépite Naarea fait parler d’elle avec son micro-réacteur “XAMR”, censé produire de l’électricité à partir de déchets nucléaires. L’idée ? Miser sur le recyclage énergétique et la production décentralisée, pour alimenter les usines, les sites isolés ou même des data centers.
Une hype inspirée de SpaceX
“On suit le modèle de SpaceX appliqué au nucléaire”, clame Jean-Luc Alexandre, boss de Naarea. En gros : casser les codes, faire plus petit, plus vite, plus innovant. Leur XAMR fonctionnerait avec des sels fondus et des neutrons rapides , un design de 4e génération, super compact, qui pourrait tourner sans eau et sous pression. L’entreprise vise une mise en service dès 2030, un projet ambitieux à mettre en place.
Une techno pas si prête que ça
Même si les projets foisonnent, aucun SMR n’est encore en exploitation commerciale aujourd’hui. Beaucoup n’ont pas dépassé la phase de R&D ou sont freinés par des régulations ultra strictes. EDF, par exemple, a dû revoir sa copie sur son projet Nuward, un SMR plus costaud, en simplifiant son design pour coller aux attentes de l’Autorité de sûreté nucléaire.
Pour l’instant, les acteurs du secteur comptent sur la production en série pour faire baisser les prix. Mais comme aucun SMR n’a encore été fabriqué à grande échelle, on ne sait pas vraiment combien cela coûtera au final.
Verdict ? À suivre, de près
Les SMR sont présentés comme une solution rapide et innovante pour l’avenir du nucléaire, mais ils n’ont pas encore fait leurs preuves. Si les promesses sont tenues, on pourrait voir apparaître d’ici une décennie des mini-centrales réparties un peu partout, sécurisées et recyclant leurs déchets. Mais on n’y est pas encore.
En attendant, la filière se mobilise. Et peut-être qu’un jour, l’énergie nucléaire ne viendra plus des grandes cheminées, mais d’un cube posé au fond d’une zone industrielle.
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