Les machines SFH sous contrôle avec ifm electronic

En travaillant avec le spécialiste allemand des capteurs, systèmes de communication et de commande destinés à l’automatisation de processus industriels, la Société forézienne d’hydraulique modernise la maintenance de ses équipements de traitement des copeaux.
Son métier : le traitement des fluides et des copeaux. Depuis 1981, SFH propose des lignes complètes de convoyage, d’essorage, de broyage et compactage des copeaux, en plus de la régénération et filtration des liquides de coupe. Implantée à Saint-Etienne (Loire), la Société forézienne d’hydraulique est aussi un fabricant de groupes motopompes et autres centrales hydrauliques. « Chez nous, chaque produit de nos gammes doit avoir un avantage concurrentiel », affirme son PDG Yves Marnas. Si cette PME de 48 personnes fait appel à la sous-traitance pour la fabrication des structures métalliques, c’est pour mieux se concentrer sur son cœur de métier : la conception des machines. De même pour les armoires électriques, « car la partie automatisation est très importante ». Surtout ne pas proposer des équipements sur catalogue. Mais du « clé en main ». Les lignes SFH « s’adaptent à l’environnement de l’atelier de nos clients, assure M. Marnas. Nous partons de la problématique, du besoin de nos clients. C’est nous qui nous adaptons au client, jamais l’inverse. »
Gros volume de copeaux
Avec l’appui du Cetim de Saint-Etienne, l’entreprise a développé une gamme de presses capables de compacter 95% des boues d’usinage. Pour le transport du copeau, son offre est large : par vis sans fin, convoyeurs à raclette, à harpon par vérin hydraulique et autres tapis. Le système à harpon présente l’avantage de demander peu d’entretien, et il peut être installé sous la dalle de l’atelier. « Il permet le transport d’un gros volume de copeaux sur une longueur de plusieurs dizaines de mètres. Le mouvement de va-et-vient est généré hydrauliquement par une microcentrale déportée », décrit l’entreprise stéphanoise, dont le chiffre d’affaires était de 7,4 millions d’euros, en 2017. Une autre spécialité de SFH, le transport du copeau par le vide. Un sélecteur de matières permet de séparer les nuances. « Par exemple, un client qui usinerait trois types d’aluminium pourra les séparer, même s’il produit des copeaux sur la même machine », affirme Yves Marnas.
Unité mobile de recyclage
Toujours en recherche d’innovation, SFH a développé un conteneur qui renferme une mini-ligne de traitement des copeaux par broyage et par essorage. « Lorsque nous concevions des lignes de traitement des copeaux, un client m’avait dit un jour qu’il n’avait pas de place dans son atelier, et qu’il voudrait bien disposer de la même chose, mais à l’extérieur, se souvient M. Marnas. D’où l’idée de ce concept de produit mobile et indépendant de l’atelier. » En outre, l’entreprise propose la possibilité de pouvoir louer le conteneur. Pour cela, Yves Marnas a créé SFH Facility, spécialisée dans la location de prestation de service.
SFH fabrique aussi des trémies pour la réception et le stockage des copeaux. A l’intérieur, une vis, motorisée électriquement ou hydrauliquement, permet de remonter les copeaux directement vers un broyeur, une essoreuse ou un compacteur, par exemple. La capacité d’une trémie peut aller de 1 m3 à 40 m3. Ses centrifugeuses essorent le copeau en continue, avec un système de nettoyage automatique, qui balaie son panier par flux d’air à contre-courant. « Ce qui nous permet de garantir le taux de cécité du copeau en sortie », souligne le PDG. Un détecteur ifm à technologie temps de vol permet de mesurer la hauteur de copeaux dans la centrifugeuse. SFH, ce sont aussi des essoreuses qui peuvent s’intégrer dans des chaînes automatiques de traitement des copeaux, dont le panier cylindrique, entraîné en direct par le moteur électrique, est constitué d’orifices pour l’évacuation de l’huile contenue dans les copeaux.
Les broyeurs SFH ont la particularité de détecter les corps étrangers, quelle que soit leur taille, et de les évacuer automatiquement, par une trappe qui fait la dimension du broyeur. « Et cela nous sommes les seuls à le faire. Et vous pouvez dire que je suis fier de ça », dit-il. Leur débit horaire de traitement : de 20 à 800 kg/h. Enfin, tous les compacteurs sont verticaux, « pour un gain de place et de performance ». Et une fois compactés, les copeaux ressortent sous forme de briquettes marquées SFH, « parce que nous sommes fiers de la qualité de nos briquettes ».
Télémaintenance
Yves Marnas veut également s’ouvrir au concept de l’usine numérique. « Nous souhaitons développer des machines capables de s’intégrer dans l’Industrie 4.0. D’ailleurs, nous proposons déjà, en option, des machines connectées sur un réseau indépendant, ce qui permet de s’affranchir du réseau Internet du client, afin de procéder à de la maintenance préventive, et non plus curative, avec des alertes par SMS, mail… », explique Yves Marnas. C’est pourquoi le partenariat avec ifm electronic s’est davantage renforcé. Depuis une vingtaine d’années, SFH équipe ses machines « prémium » de solutions ifm. Qu’il s’agisse de détecteurs de position, puis de capteurs de pression, température, débit et niveau.
Mais aujourd’hui, SFH veut aller plus loin dans la technologie, en misant sur la connectivité à distance, notamment pour de la télémaintenance. « Nous avons besoin d’avoir un service après-vente très efficace à l’étranger, explique M. Marnas, dont l’entreprise tire 40% de son chiffre d’affaires à l’international. Nous devons être performants sur notre SAV à distance. » L’enjeu étant « d’aller plus loin dans le préventif, dans l’analyse de la panne, sans devoir se déplacer ». Pour le PDG de SFH, c’est important que ifm soit une entreprise internationale, « avec des techniciens partout dans le monde pour intervenir auprès de nos clients ».
Réduction d’énergie
Avec la technologie IO-Link, les capteurs ifm extraient toutes les informations possibles des machines SFH. Interface standardisée et indépendante des bus de terrain, elle permet une connexion point à point, sans adressage. Désormais, des données capteurs supplémentaires sont générées, pour assurer une meilleure efficacité de l’installation. « De la machine jusqu’à l’ERP, une transparence de processus est possible pour optimiser au mieux l’automatisation », assure David Castronovo, ingénieur des ventes de l’entreprise familiale allemande, fondée en 1969, à Essen.
Le spécialiste des solutions d’automatisme a aussi développé SmartObserver, un logiciel pour la visualisation en ligne de valeurs mesurées, à des fins de surveillance de l’état de machines et d’installations, décrit le groupe, qui investit chaque année 10% de son chiffre d’affaires dans la R&D. Depuis son afficheur, SmartObserver indique en temps réel les valeurs process actuelles, sous forme graphique ou de tableau. « Il est également possible de réaliser une analyse par corrélation de plusieurs valeurs process », ajoute David Castronovo. L’optimisation et la réduction de la consommation d’énergie est l’autre vertu du logiciel, en plus d’aider à « l’amélioration de l’organisation pour la maintenance préventive et l’entretien, ainsi qu’à la réduction des coûts dans l’ensemble du processus de production ». Des objectifs que partage son client SFH. Le slogan d’ifm n’est-il pas « close to you » ?