Alprobotic automatise les post-traitements

Les opérations de sablage, microbillage, lavage, anodisation ou encore contrôle aux rayons X sont à la fois indispensables à la finition de nombreuses pièces mécaniques, mais souvent difficiles à réaliser et facteurs de pénibilité, voire dangerosité au travail. Cette jeune entreprise s'est spécialisée dans l'automatisation de ces opérations de post-traitement. Avec succès.
Créée dans la région grenobloise en 2007 par deux ingénieurs, Lionel Charpin et Benoit Brault, Alprobotic est rapidement passé du service informatique à l’intégration robotique. En 2010, la mise en place de quatre cellules robotisées pour effectuer des opérations de microbillage et marquage laser en pièces portées, pour le secteur médical, va être décisive. » En 2012 nous réalisions 1,2 MÇ avec 7 personnes et nous avons triplé ce chiffre d’affaires en 2016 avec 30 personnes, » explique Lionel Charpin. L’emménagement dans un nouveau bâtiment début 2016 accompagne cette croissance. Avec son partenaire en robots polyarticulés Staübli, Machines Production découvre les raisons de ce succès pour ses lecteurs.
Robotiser la pénébilité
Les opérations de sablage et microbillages étaient, jusqu’à aujourd’hui, des travaux réservés à la dextérité des hommes. Ce sont pourtant des actions pénibles, bruyantes et salissantes. Il fallait toute la pugnacité technique de Lionel Charpin et de Benoit Brault pour relever le défi d’automatisation de ces tâches. En inventant une cabine de sablage adaptée au robot polyarticulé Staübli, avec une interface caoutchouc adaptée au poignet du robot, ils ont su reproduire le mouvement humain en portant la pièce en multiaxe devant le jet de sablage. Acteur majeur de l’industrie médicale, Stryker a fait confiance à la start-up pour installer une première ligne de 4 cellules robotisées de sablage et marquage laser sur son site de Bordeaux, en complément de l’usinage des pièces sur CU 5 axes Realmeca. Une seconde ligne, avec onze robots cette fois-ci, assure des opérations complémentaires de microbillage, marquage, lavage, assemblage, contrôle d’aspect et dimensionnel dans l’usine de la Chaux-de-Fonds (CH) de Stryker. Non seulement l’industriel fait une économie substantielle sur ces opérations mais, de plus, il fiabilise son process et permet aux employés de travailler dans une atmosphère propre, saine et dont le niveau acoustique est inférieur à 80 dB. Fort de ces premières expériences, Alprobotic a décidé de répondre aux demandes les plus complexes de ses clients, comme le traitement des pièces par anodisation ou le contrôle non destructif par Rayon X. L’une et l’autre de ces opérations sont soumises à des règles drastiques de sécurité pour l’Homme. Lorsqu’elles sont effectuées au sein d’une cabine étanche, sécurisée, plombée, non seulement elles ne représentent plus aucun danger, mais peuvent être effectuées en parfaite conformité avec le cahier des charges. Ainsi, l’anodisation de couleurs différentes permet au chirurgien de distinguer immédiatement le diamètre d’une vis d’implantation prothétique. Pour le secteur automobile, le contrôle automatique par Rayon X du joint d’actuateurs de turbo permet d’éviter le contrôle destructif auparavant nécessaire.
Libre cours à l’imagination
Jusqu’à récemment, les intégrateurs robotique étaient essentiellement attachés au chargement et déchargement des machines-outils, le robot effectuant quelques tâches complémentaires durant le temps d’usinage. Alprobotic propose d’inverser la donne en automatisant les tâches auxquelles les hommes ne peuvent plus répondre dans les conditions de sécurité, fiabilité et pénibilité aujourd’hui admises. Il complète son offre par l’automatisation de magasins industriels avec des robots mobiles, ainsi que la gestion de ces ensembles par son logiciel OPR de gestion de production. En intégrant aussi les fonctions de contrôle interactif des machines-outils à sa proposition, Alprobotic se positionne ainsi en partenaire de premier plan de l’industrie 4.0.