Tornos France, déjà trente ans

La filiale du constructeur suisse de tours à poupée mobile a célébré cette année ses trente ans d’implantation à Saint-Pierre-en-Faucigny, dans le berceau du décolletage, en Haute-Savoie.
1987-2017. Voilà trente ans que Tornos, le constructeur suisse de tours, d’abord à cames puis à commande numérique, est une enseigne que beaucoup d’administrés de la commune de Saint-Pierre-en-Faucigny, en Haute-Savoie, connaissent. « Ici, quand on parle de Tornos, on sait de quoi il s’agit », a rappelé le maire Marin Gaillard, pendant son discours prononcé le 6 juillet, lors de la célébration de l’anniversaire, où plusieurs centaines de clients avaient répondu à l’invitation. D’ailleurs, le premier magistrat n’a pas hésité à souligner la réussite exemplaire de la filiale française, que dirige Patrice Armeni.
En réalité, la présence de la marque de Moutier, un ville suisse située dans le canton du Berne, remonte au début des années 1960. Car c’est à Annemasse, puis à Cluses (en 1985) qu’un dépôt était créé en Haute-Savoie. « Il fallait se rapprocher de nos clients qui se trouvaient dans la vallée de l’Arve », se souvient Alain Tappaz, entré chez Tornos en 1968. En France, il prendra la direction de la filiale de 1981 à 2008, année de son départ à la retraite. Mais il faudra attendre 1987 pour que le constructeur dispose d’une entité que l’on nomme aujourd’hui Tornos Technologies France (TTF), afin de regrouper les activités commerciales et de service. Pour Patrice Armeni, le successeur de M. Tappaz, il était « vital pour Tornos de pouvoir disposer d’une base locale, afin de servir au mieux la clientèle française, et ce, même si Moutier n’est finalement qu’à deux heures de voiture ».
Technologie Deco
Alors que le département de la Haute-Savoie concentre, selon le Syndicat national du décolletage, près de deux tiers des entreprises et des effectifs de la filière, les dirigeants de l’époque « ont clairement compris l’importance du marché français et ont voulu se doter d’un outil performant pour le servir au mieux », relate le groupe Tornos.
L’année 1997 marquera un tournant. C’est le passage à la technologie Deco. « Une révolution sur le marché mondial et la France n’échappe pas à la règle », commente la firme de Moutier. « A cette époque, la demande pour des pièces de connectique est en très forte croissance dans la vallée et les machines Deco y apportent une réponse parfaitement adaptée, explique Brice Renggli, responsable marketing. Avec leurs quatre systèmes d’outils et l’optimisation du temps de cycle apporté par le logiciel TB-Deco, ces machines sont presque impossibles à surpasser et Tornos enregistre un nombre très important de commandes. L’installation des machines Deco et plus tard des machines MultiDeco est une expérience inoubliable, elles font entrer le décolletage dans une nouvelle ère. »
Au parc industriel des Jourdies, à Saint-Pierre-en-Faucigny, on ne manque pas de signaler qu’une grande majorité de tours Deco et MultiDeco fonctionnent encore et « donnent toujours satisfaction, à tel point qu’un service de révision chargé de les remettre à neuf a été créé chez Tornos France ainsi qu’à Moutier ». Et de rappeler aussi que la filiale ne comptait « plus les développements spécifiques réalisés pour que les clients de la vallée puissent conserver et accroître leur compétitivité ».
La formation des jeunes
Qu’il s’agisse d’huile de coupe, de solutions d’automation, d’outils coupants ou encore de matière première, la forte concentration de fournisseurs industriels dans la vallée de l’Arve est un atout que ne manque pas de souligner Patrice Armeni. « Tornos France travaille avec les fabricants locaux, et se sert du centre de compétences fort qu’est la Haute-Savoie. Nos partenaires régionaux connaissent les exigences de la clientèle et sont toujours d’excellent conseil. Tornos Suisse l’a compris dès le départ et nous laisse une grande liberté d’action dans ce domaine, notamment à travers l’association Associons nos compétences. En tant que membre du Smile (le Salon des métiers industriels et de l’entreprise, Ndlr), nous sommes également sensibles au défi que représente la formation, et nous sommes un acteur actif du Cetim-CTDEC. »
C’est aussi sous la forme d’un clin d’œil à son prédécesseur que Patrice Armeni a dévoilé, le 6 juillet au matin, une plaque dénommant le square Alain Tappaz, le lieu où les salariés de Tornos France se retrouvent autour d’un café ou pour leur pause déjeuner. L’ancien directeur, ému par cet hommage, s’est réjoui que le groupe continue de respirer la santé, et de voir « encore quelques têtes que j’ai engagées ». Avant de souhaiter « une longue vie à Tornos ».