Nous voulons transformer le monde de la production

Pour Pascale Dumas, PDG de HP France, l’impression 3D reste une technologie ouverte, où la production de pièces en grande série n’est plus une utopie. Entretien.

L’annonce a été faite lors de la 3e édition du congrès Entreprise du futur (organisé par l’éditeur et intégrateur de logiciels Visiativ), qui se tenait à Lyon, le 18 janvier. Ainsi le groupe HP et le CEA ont signé un partenariat visant à « réinventer la production industrielle grâce à la technologie d’impression 3D HP Multi Jet Fusion », a souligné le géant de l’informatique. Rencontre avec Pascale Dumas, PDG de HP France.

Quels sont les ambitions de Hewlett-Packard sur la production de pièces en impression 3D ?

Pascale Dumas. La façon dont on a construit la technologie 3D, c’est une technologie ouverte. Nous voulons être un acteur majeur dans le monde de la production industrielle. Notre stratégie est d’attaquer ce marché et d’arriver avec des solutions innovantes, pour transformer complètement le monde de la production.

Cet accord avec le CEA, acteur français majeur dans le domaine de la recherche technologique au service de l’industrie, s’étendra-t-il au-delà du périmètre de HP France ?

Cet accord n’est pas français mais international. En fait, il faut voir le CEA au même titre que le MIT (Massachusetts Institute of Technology, Ndlr). Et vous ne vous posez pas la question si le MIT ne va travailler que pour les Etats-Unis. C’est HP France qui est signataire de l’accord, mais c’est piloté par les Etats-Unis et l’Espagne, à Barcelone, car le pôle mondial de HP 3D Printing est implanté dans ces deux pays.

Cet accord vise-t-il à créer de nouvelles applications de production en impression 3D ?

Nous avons développé cette technologie, avec une absence d’écosystème. C’est-à-dire que nous ne pouvons pas prétendre à être compétents sur tous les sujets du domaine de la production industrielle et de la fabrication additive. Si on détient la technologie, nous devons aussi travailler avec des chimistes et des spécialistes en matériaux. Dans la 3D, nous ne sommes pas sur des produits génériques, mais des cas d’usage, où chaque client a des besoins extrêmement précis.
Pour nous, le CEA, ce sont des consultants de confiance, indépendants et qui vont nous apporter des conseils éclairés. Leurs compétences, en termes d’ingénierie, vont nous permettre d’améliorer encore notre technologie, notamment sur les matériaux et tous ce qui est post-process. Par exemple, on travaillera sur la rugosité des pièces, que l’on souhaite améliorer, de manière à pouvoir sortir d’une pièce finie.

Vos solutions se destinent-elles à la production de pièces en grande série ?

Si c’est une chose de faire des prototypes en 3D plastique, c’est autre chose de faire de la série de 100 000 unités. Et c’est ce vers quoi nous allons avec nos solutions. Il faut savoir que nos imprimantes 3D ont des pièces fabriquées par nos propres machines. En fait, nous sommes passés d’un monde de l’industrie de masse à celui de la personnalisation de masse. L’enseigne de prêt-à-porter Zara fait des séries courtes mais à un renouvellement massif. L’offshoring de la production va se redéfinir différemment.

Et le métal ?

La fabrication additive métal c’est quelque chose auquel nous pensons beaucoup chez HP.