Prothèse électrique : la liberté au bout des doigts
Amputé des deux avant-bras, Baptiste n’a pas laissé son handicap freiner sa vie professionnelle. Grâce à Bionicohand, une prothèse électrique sur mesure conçue en impression 3D, il retrouve l’autonomie et peut reprendre son métier de technicien en maintenance.
Il s’appelle Baptiste, et il est amputé des deux avant-bras. Et comme il le dit avec humour dans une vidéo, il n’a pas baissé les bras. Malgré son handicap, il continue son métier de technicien en maintenance. Pour cela, il est équipé de prothèses adaptées et évolutives Bionicohand. Conçue sur mesure grâce à une collaboration entre prothésistes, designers, chercheurs, sa prothèse électrique lui permet de changer de main sans avoir à débrancher les fils.
C’est une association rennaise, My Human Kit (MHK), aux avant-postes de l’innovation inclusive, qui a permis à Baptise de retrouver une vie normale. L’association, qui met la fabrication numérique au service du handicap, a développé une main bionique.
« Repousser les limites de la fabrication »
Le fournisseur français de services professionnels d’impression 3D en ligne Sculpteo a accompagné l’association dans le choix des technologies, l’optimisation de la conception, l’étanchéité des pièces et la durabilité des solutions imprimées. Nicolas Huchet, cofondateur de l’association et lui-même amputé de l’avant-bras, souligne que cette collaboration a permis à My Human Kit de donner accès à des matériaux d’impression 3D de grade industriel, afin « d’aboutir à des prototypes plus fonctionnels et mécaniques ». Mais aussi d’avoir accès à une « expertise pointue » afin de « repousser les limites de la fabrication ». Pour Sculpteo, avec la fabrication additive, il devient possible de « fabriquer des aides spécifiques pour des besoins qui ne trouveraient pas de réponse sur le marché traditionnel ».
La prothèse Bionicohand a été conçue en open source. C’est-à-dire qu’elle est entièrement documentée en ligne. Et surtout, elle peut être reproduite et adaptée partout dans le monde, se félicitent les deux partenaires, dans un communiqué commun. En France, entre 8 000 et 10 000 personnes vivent avec une amputation d’un membre supérieur. « Pour beaucoup de personne, l’accès à une prothèse avancée est limité en raison de son coût. Mais aussi par manque d’offres personnalisées voire l’absence de tout remboursement », note MHK. « Et pourtant l’impression 3D permet de concevoir rapidement des pièces adaptées à chaque morphologie et chaque usage », ajoute Sculpteo.
My Human Kit souhaite créer la première bibliothèque open source de mains en 3D à travers son projet « Don de main ». Et ainsi de permettre aux utilisateurs de choisir des modèles esthétiques, ajustés à leur morphologie.