ArcelorMittal : des aciers à usinabilité améliorée

Le géant de la sidérurgie dispose, à Vougy, d’un dépôt de 2 000 tonnes d’acier provenant de son usine d’étirage à froid de Revigny (Meuse).
À Vougy, en plein cœur de la vallée de l’Arve, le stock déporté de l’usine d’ArcelorMittal de Revigny (Meuse), spécialisé dans l’étirage à froid, est tenu par une équipe de trois personnes, dont Dominique Maure, le responsable des ventes. Situé rue des Vernais, les bâtiments du célèbre sidérurgiste renferment, sous ses 3 500 m², quelque 2 000 tonnes de barres d’acier, qu’elles soient étirées, écroûtées ou rectifiées.
À Revigny, où 75% de la production s’oriente vers l’automobile, deux nouveaux équipements, une ligne de contrôle par ultrasons General Electric et un tour à écroûter les barres de diamètres 20 à 100 mm (h9), sont venus appuyer un outil de production déjà composé de cinq lignes intégrées transformant les couronnes en barres étirées de 5 à 50 mm (rondes, carrées ou hexagonales), d’une ligne d’étirage barres à barres jusqu’à 80 mm de diamètre, et de quatre unités de rectification centerless.
Acier sans plomb
Précurseur dans l’acier sans plomb, l’Usimax D10 (un acier S300) pourrait bien être la solution des usineurs qui seront confrontés à une nouvelle directive qui bannira, entre 2021 et 2024, ce métal à fragmentation élevée du copeau dans les aciers. On le sait, le plomb est ajouté à l’acier pour en améliorer l’usinabilité dans la production industrielle. Il a un effet lubrifiant qui facilite les forages profonds et les opérations à grande vitesse. Mais avec le D10, ArcelorMittal est parvenu à produire un acier au soufre, développé à partir d’un nouveau concept métallurgique de contrôle de l’état inclusionnaire, ayant fait l’objet d’un dépôt de brevet. « Ainsi, lors de son utilisation, il modifie le mécanisme de l’usure de l’outil de coupe en créant une barrière protectrice à l’interface outil-coupeaux à vitesse élevée. Il s’agit donc d’un acier qui permet au décolleteur de se passer du plomb pour le même résultat », affirme le spécialiste de l’étirage à froid.
Les aciers à usinabilité améliorée de la gamme des Usimax (D10, D38, D950) possèdent des éléments d’alliage supplémentaires, lesquels sont ajoutés pendant la métallurgie secondaire spécifiquement pour modifier la population inclusionnaire de l’acier. « Certains éléments forment des inclusions contrôlées afin d’améliorer la formation et la casse des copeaux pendant l’usinage, tandis que d’autres fondent localement à l’interface pièce-outil, agissant comme un lubrifiant pour réduire l’usure de l’outil », décrit ArcelorMittal. Et de souligner qu’il était possible d’ajouter du soufre, tellure, bismuth et sélénium.