Mécatronique : un 3e trimestre dans le vert
Selon le dernier indicateur Artema, la profession affiche une forme de résilience dans un contexte international dégradé. Mais si la fin d’année ne semble pas trop préoccuper les mécatroniciens, les perspectives pour 2023 s’annoncent périlleuses.
Au cours du troisième trimestre, c’est, finalement, le secteur de l’automobile qui tira l’activité de la mécatronique en France, selon les conclusions de la dernière note de conjoncture d’Artema, le syndicat professionnel des industriels de la mécatronique. Les autres secteurs clients des 150 membres de l’Artema ont permis de maintenir des carnets de commande solides, toutefois « moins garni qu’au printemps ». Et « sauf catastrophe », l’année devrait s’achever sur une note positive, « en valeur ». D’autant plus que les carnets de commande ont déjà été « bien garnis » en 2021 et sur la première partie de 2022.
« Cataclysme énergétique »
Mais c’est l’horizon qui est en passe de s’assombrir, selon les prévisions de l’organisation membre de la FIM (Fédération des industries mécaniques). En effet, « un cataclysme énergétique et financier se profile », s’inquiète-t-on à Courbevoie (Hauts-de-Seine), où siège Artema. Car la suite paraît bien plus incertaine : la hausse du prix du gaz, et celle de l’énergie en général, provoquent « une multiplication des factures énergétiques par quatre ou même par sept chez nombre d’industriels, en particulier pour ceux qui intègrent du traitement thermique (opération indispensable pour nos professions) », selon Artema. Et de pointer les « filières amont de nos professions : forge, fonderie, sidérurgie, traitement de surface… et toutes les industries fortement consommatrices d’énergie » qui se voient « menacées dans leur existence même et risquent d’être obligées d’arrêter leur production ».
Mais un autre indicateur préoccupe les mécatroniciens : l’Allemagne, qui est le principal pays client de la France, s’attend à une récession imminente.
« Inquiétude générale »
L’économie mondiale change de visage : l’inflation semble s’enraciner, les crises des matières premières, les différentes pénuries, les conséquences du conflit en Ukraine affolent les indicateurs et incitent les banques centrales à remonter leurs taux. « Dans ce contexte de plus en plus fébrile, terreau fertile pour de nouvelles crises, les prévisions deviennent de plus en plus difficiles », reconnait le porte-parole de l’industrie mécatronique en France, dont les professionnels disent ressentir « cette inquiétude générale, notamment pour le deuxième semestre 2023 ». Même si « à ce jour l’activité reste, tant au niveau des chiffres que des carnets, relativement correcte », soulève Artema.