Cohérence des partenariats d’Agiliteam

La transformation des entreprises industrielles est toujours stratégique. C'est particulièrement vrai pour les PMI de sous-traitance, car leur survie est souvent en jeu. La mutation engagée par ADB est exemplaire à plus d'un titre. Reportage.
Comme pour beaucoup de sociétés de sous-traitance en décolletage, l’histoire d’ADB a commencé dans un garage, au fond d’une cour de Tarbes (65), en 1977. Développée ensuite par l’un des fondateurs, M. Boulet, la société de six personnes a été reprise par Nathalie et Didier Candalot en 1999, désireux à la fois de revenir au pays et d’entreprendre une histoire industrielle. La commerciale et l’ancien apprenti passé par le GIAT vont s’épauler à merveille, pour amener l’entreprise à devenir fournisseur de rang 1 de prestigieux équipementiers aéronautiques et du secteur médical. Dès 2001, la société ADB emménage dans de nouveaux locaux sur la zone Pyrène Aéropôle de Louey (65). Avec 40 employés aujourd’hui, un nouveau départ est déjà amorcé pour fêter l’an prochain les 40 ans d’ADB et les premiers pas d’Agiliteam.
Bien choisir et rester fidèle
Notre visite a eu lieu avec Bruno de Mezzo, responsable commercial de Dixi Polytool, l’un des fournisseurs d’outils coupants d’ADB. Ce n’est pas un hasard. » La première motivation de notre démarche en achat de fournitures industrielles et investissement consiste à trouver les bons fournisseurs proposant des produits qui nous conviennent, » explique Didier Cantalot. » Ensuite, nous construisons de véritables partenariats, basés sur la confiance et la fidélité, » dit-il en substance. Ainsi, avec deux confrères complémentaires, Dixi Polytool a été retenu comme fournisseur d’outillages pour l’étendue de son offre en outils de petites dimensions, aussi bien que pour sa gamme de pinces et systèmes de tirage pour tours à poupée mobile. » En plus de nous apporter ses conseils en termes de coupe, Bruno de Mezzo fait notre veille technologique en nous informant de toutes les nouveautés du marché, » souligne Didier Cantalot. Le raisonnement vaut également pour les machines-outils, investissement représentant 10 à 15% du chiffre d’affaires annuel de la société. » Toutes les commandes numériques de nos machines sont des Fanuc, afin d’assurer la cohérence de notre programmation, » indique Didier Cantalot. Ainsi, les opérateurs sont polyvalents et tous les programmes peuvent être transférés rapidement d’une machine à l’autre.
Avec ses partenaires en machines-outils CMZ, Halbronn avec Nakamura WT150 et Tornos avec la famille EvoDeco, ADB se spécialise résolument dans la finition complète de pièces complexes en matériaux réfractaires en tournage et décolletage, avec une valeur ajoutée croissante. » Nous doublons systématiquement nos investissements, afin d’offrir une très grande flexibilité à nos clients, » rajoute Didier Cantalot. Logiciel de CFAO Missler, ERP Hélios, MMT de contrôle, tout l’environnement est au rendez-vous pour faire d’ADB un décolleteur hors norme, capable de produire des pièces aéronautiques au prix des pièces automobiles, ou peu s’en faut. Alors pourquoi ne pas dupliquer le modèle ?
L’extension du modèle
Pour répondre aux besoins de l’aéronautique il faut être capable de proposer des savoir-faire complémentaires de haut niveau. Suite au rachat de la société Lutec de Cestas (33), les époux Candalot ont décidé de créer Agiliteam. Ce groupe a pour but de fédérer de petites unités de sous-traitance mécanique, chacune étant experte dans son domaine. » La famille Agiliteam a pour but de proposer des sous-ensembles complets en travaillant en synergie et faisant des économies d’échelle « , précise Didier Candalot. Ainsi les relations partenariales sont étendues aux entreprises du groupe » Nous sommes consultés par Lutec dès qu’un nouveau projet implique notre typologie d’outils et d’outillages, » confirme Bruno de Mezzo. Ainsi, ADB et Lutec bénéficient de prix correspondant à un volume d’achat supérieur et d’un service renforcé. Les points forts d’une entreprise sont appliqués dans l’autre et inversement. » La satisfaction du client est au coeur du modèle économique et social d’Agiliteam, partagé et appliqué par chacune des entreprises du groupe, » rappelle Didier Candalot.
Là encore, la cohérence est un élément stratégique de fond. Depuis les logiciels de programmation jusqu’à ceux de gestion de production, un investissement du meilleur niveau, tant en machines-outils qu’en outillage et moyens de contrôle, les certifications ISO 9001 et EN 9100 dans les deux entreprises du groupe, tout est mis en oeuvre pour respecter les engagements pris auprès des donneurs d’ordres, essentiellement des secteurs aéronautique et médical. Les matières travaillées sont d’ailleurs proches dans l’une ou l’autre entreprise du groupe, allant du titane à l’aluminium et aux inoxydables, mais couvrant également une large gamme de plastiques. La complémentarité entre décolletage et mécanique de précision, entre tournage et fraisage, permet aussi de couvrir l’ensemble des besoins d’autres secteurs comme le spatial, l’énergie ou le nucléaire.
Commencée en 2016, l’histoire d’Agiliteam se construit sur des bases solides » C’est avec un esprit différent et des méthodes nouvelles que l’on peut aller vers le best cost made in France, » conclut Didier Candalot. C’est aussi cela l’usine du futur.