BSA : à la pointe de l’écroûtage

L’entreprise haut-savoyarde enregistrée sous le code NAF « fonderie d’acier » est spécialisée dans la transformation à froid et le calibrage des barres d’acier.

Leader de notre top 10 des sous-traitants, dans la catégorie « fonderie d’acier », BSA a été fondée en 2006, en France, mais aussi en Allemagne et Espagne. Son fondateur Victor Asensio racheta, en 2014, le site de ThyssenKrupp de Vougy, dans la vallée de l’Arve, en Haute-Savoie. Et cette unité, enregistrée sous le code NAF 2452Z, a affiché, en 2017, une valeur ajoutée de 104 048 euros pour chacun des 24 salariés. Une performance qui ne doit rien au hasard. Aujourd’hui, le repreneur possède un portefeuille de 200 clients et propose 150 nuances de produits, qu’il s’agisse de barres pleines ou de tubes.
« Nous travaillons à partir de produits laminés que nous écroûtons avec des tolérances spécifiques », présente Yves-Jean Clanet, le directeur technique. Et pour gagner en productivité, BSA a investi, fin 2016, dans une troisième ligne d’écroûtage pour des barres de 8 à 35 mm de diamètre. « Elle nous a permis de concentrer des dimensions, afin de travailler sur des lignes au maximum de leur productivité, en les dédiant à des plages de diamètre », poursuit Victor Asensio.

« Tolérances serrées »

Ainsi, la ligne d’écroûtage de barres de 40 à 100 mm est passée de 60 à 100 mm, tandis que la deuxième ligne, au lieu d’écroûter des barres de 15 à 60 mm, calibre du diamètre 36 à 60 mm. Ce qui a permis à BSA d’améliorer ses process, en dispensant ses clients une opération de rectification. BSA assure qu’il est en mesure de sortir, sur ses lignes d’écroûtage, des barres en H9, « voire H8, là où nos confrères livrent des produits écroûtés en H9 et H10 », signale le PDG de Brass Steel Asensio. « Les Allemands veulent leurs barres en H9, poursuit-il. Ainsi, avec une tolérance aussi serrée, nos clients vont pouvoir se passer d’une opération de rectification, ce qui peut leur faire économiser 30% de prix sur la matière première. »
La solide expérience des opérateurs est une des clés du succès. « Nos écroûteurs possèdent 25 ans d’expérience, ce qui nous permet de pouvoir prendre des marchés compliqués, ayant des exigences particulières », se félicite M. Asensio. Si la troisième ligne d’écroûtage est plus moderne, cela n’empêche pas à BSA de tirer le maximum de ses machines conventionnelles. « Certes, nous travaillons sur des machines anciennes, mais comme elles sont constituées d’éléments mécaniques, nos opérateurs expérimentés peuvent encore, par des jeux de réglages, améliorer certains paramètres, tandis que des machines plus modernes travailleront certainement plus vite, en faisant plus de tonnage, mais sans pouvoir intervenir sur les tolérances », admet Victor Asensio.
BSA revendique aussi une faible rugosité de ses barres : un Ra qui se situe entre 0,2 à 0,5. « Avec l’acier de décolletage, nous obtenons une rectitude de 0,1 à 0,3 millimètre par mètre, alors que les confrères s’arrêtent souvent à 0,5 millimètre par mètre », soulignent MM. Asensio et Clanet. Le spécialiste de la transformation des métaux à froid s’est équipé d’un banc de rectitude de barre pour confirmer de tels résultats. Des barres de décolletage exemptes de décarburation en surface. « Nous livrons un produit de classe 4 exempt de dépôt », assurent-ils.

Transmettre pour ne pas subir « une rupture des savoir-faire »

Si BSA atteste un état de surface, « trois à quatre fois meilleur que la norme », l’entreprise haut-savoyarde livre des barres aux « faces dressées sans téton », avec des longueurs à la demande. « Jusqu’à 3,5 m, avec une tolérance de plus ou moins un millimètre. »
BSA attache également une grande attention aux ressources humaines. « Nous avons entre six et sept jeunes de 18 à 25 ans qui sont en formation auprès de nos seniors, pour ne pas subir une rupture des savoir-faire », dit le dirigeant de cette entreprise dont 40% des employés sont âgés de 50 ans et plus. « Deux personnes ont entre 30 et 50 ans, puis tout le reste a moins de 30 ans », précise M. Asensio. Pour ce dernier, une ligne directrice ne cesse de tirer son entreprise vers l’excellence. « Où nos confrères disent que c’est impossible, nous, nous essayons, clame-t-il. Nous ne disons jamais non à un client, parce que nous allons toujours tenter un essai, avant de décliner une demande. » Yves-Jean Clanet, qui est un ancien salarié d’un grand sidérurgiste, apprécie « la souplesse et la réactivité » de BSA, qu’il a rejoint en avril dernier.
Depuis cette année, le spécialiste du calibrage des métaux a ajouté une nouvelle corde à son arc : le lopinage. Des lopins « faces dressées, chanfreinées et trous au centre ». Une manière pour BSA de se positionner sur « des marchés à plus longs termes, car l’écroûtage est généralement un marché sur six à douze mois seulement », justifie Victor Asensio.