VIVA FABRICA !

L’industrie en mode immersif

Un reportage réalisé durant l’événement Viva Fabrica !, le 24 février 2023 à Lyon.

Ce sont près de 6 000 scolaires, demandeurs d’emploi et personnes en reconversion professionnelle qui ont découvert, du 23 au 26 février à Lyon, l’événement Viva Fabrica ! destiné à montrer l’industrie, « telle qu’elle est aujourd’hui et déconstruire les idées reçues au travers d’animations et démonstrations ludiques sur les espaces d’exposition des industriels mais aussi de rencontres et d’échanges », décrivent les organisateurs.

Durant la matinée du 24 février, Roland Lescure, ministre de l’Industrie est allé à la rencontre des jeunes et des animateurs des différents espaces, où chaque visiteur a pu vivre une « expérience inédite » à travers des ateliers organisés autour de l’expérimentation, la pédagogie et l’échange avec des professionnels.

La journée du 24 février a, quant à elle, été rythmée par la présence de Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie, venu à la rencontre des jeunes et de tous ceux qui incarnent le secteur aujourd’hui. Après s’être prêté lui-même à quelques expériences immersives, à la découverte des métiers de l’industrie, le ministre a trouvé, auprès des jeunes, beaucoup d’enthousiasme, à l’issue de leur parcours dans les 12 000 m² de l’ancienne usine d’électroménager Fagor-Brandt. « C’est à la fois des industriels qui sont enthousiastes pour présenter leurs métiers, leurs machines, leurs process, leurs produits. Et des jeunes dont l’enthousiasme a grandi au fur et à mesure que la matinée se déroulait, confie Roland Lescure au micro de Machines Production TV. Au début, ils sont arrivés un peu perdus. Et au fond, quand on voit qu’ils touchent du doigt ce que c’est que l’industrie, c’est assez enthousiasmant. »

« C’est important qu’on ait plus de femmes dans l’industrie »

L’événement, proposé et animé par un collectif d’industriels et d’institutions professionnelles, était essentiellement destiné à accueillir des collégiens. Des adolescents qui ne savent pas encore le métier qu’ils voudraient exercer plus tard. Le ministre l’a reconnu lui-même : « A treize, quatorze ans, je n’avais aucune idée de ce que je voulais faire et eux non plus. D’ailleurs, on a vu des jeunes ingénieurs qui nous ont dit aussi qu’à treize, quatorze ans, ils ou elles – c’est important qu’on ait plus de femmes dans l’industrie – ne savaient pas ce qu’ils souhaitaient faire ». Pour Roland Lescure, Viva Fabrica ! aura permis « d’éveiller, d’éclairer et de planter une petite graine, qui fait que, peut-être, dans deux, trois, cinq ou dix ans, l’éveil de l’industrie aura eu lieu ».

Victor, 16 ans, est élève en terminale STI2D. Il est ressorti de Viva Fabrica ! le sourire aux lèvres. « Ce qui m’a le plus impressionné, c’est sur le stand de Renault Tech où j’ai vu les camions électriques et toutes les machines qui pouvaient les rendre électriques ». Pour le jeune lycéen « l’industrie, c’est l’avenir ». Un avenir qu’il compte bien incarner en y travaillant et en s’y épanouissant.

« Contribuer à l’attractivité des métiers »

« On doit contribuer à l’attractivité des métiers, notamment de la mécanique », affirme Christophe Garnier, directeur de la communication au Cetim, le Centre technique des industries mécaniques. Un secteur où les métiers sont en tension. C’est la raison pour laquelle le Cetim se devait de participer à Viva Fabrica ! « Parce que les emplois de demain se décident avec les jeunes d’aujourd’hui », dit-il au micro de Machines Production TV.

Sur le stand du géant du pneumatique Michelin, il était question, avant tout, de valoriser les métiers de l’industrie. « On n’est pas franchement là uniquement en tant que Michelin. On est là comme acteur de l’industrie et on veut parler avec les autres acteurs de l’industrie sur ce qu’est l’industrie, faire envie aux jeunes en leur montrant qu’avec l’industrie, on touche à toutes les technologies », témoigne le directeur du Manufacturing Engineering, vêtu d’un blouson teddy aux couleurs de Michelin, comme l’ensemble des animateurs du stand.

« On est vraiment ici pour promouvoir l’industrie »

Le groupe KSB fait partie des mécènes ayant participé, dès le début, à l’événement, qui s’appelait encore L’Usine extraordinaire. Et ce rendez-vous était important pour ce fabricant de pompes et vannes, qui peine à recruter du personnel. Et c’est un travail qu’il est essentiel de réaliser très en amont : « On est vraiment ici pour promouvoir l’industrie, pour expliquer aux jeunes que ce n’est plus l’industrie dont on leur a parlée pendant des dizaines d’années. Celle qui est sale, bruyante et fatigante, explique Marguerite Loth, responsable de la communication chez KSB, à Gennevilliers (Hauts-de-Seine). Que l’industrie a changé, qu’elle permet d’avoir de beaux parcours professionnels, de participer à des projets, de trouver du sens dans son travail et que l’industrie aussi se modifie dans le sens où elle prend de plus en plus en considération les préoccupations environnementales, et on sait que c’est une question qui préoccupe les jeunes. »

Sur le stand du Cetim c’est une Forêt mécanique qui a été déployée dans l’ancienne usine Fagor-Brandt, en plein cœur de la métropole lyonnaise. Un espace où « on invite les jeunes à venir découvrir les secrets de la forêt mécanique », décrit Christophe Garnier. Avec des animations telles que l’Open Smile, où les 500 m² d’une usine de vélos électriques ont été reconstitués d’une manière digitalisée à la rencontre des différents métiers qui se trouvent dans une entreprise de mécanique. On découvrait également le dispositif Crystal Man : « Nous a enregistré cinq métiers, cinq témoignages de jeunes qui sont dans nos entreprises de mécanique. Ça va du responsable HSE à l’ingénieur bureaux d’études et qui sont projetés en hologramme », explique M. Garnier, du Cetim. Le stand est également complété d’une exposition de pièces mécaniques, notamment réalisées en impression 3D et du démonstrateur Industrie du futur Quatrium.

« Faire toucher du doigt quelque chose d’un peu plus concret »

Chez Michelin, explique Jean-Philippe Ollier, « nous sommes venus ici avec des personnes qui sont dans les ateliers pour qu’ils parlent de leur métier, pour qu’ils expliquent aux jeunes ce qu’ils font et finalement d’où ils viennent ». Le géant français du pneumatique est venu avec du matériel technologique, dont des casques de réalité augmentée et virtuelle, « pour faire toucher du doigt quelque chose d’un peu plus concret et pour montrer le niveau de technologie qu’on peut utiliser dans nos usines », témoigne M. Ollier, au micro de Machines Production TV.

Chez KSB, Marguerite Loth a voulu proposer « plusieurs expériences » aux jeunes visiteurs de passage sur son espace. « La première et la plus simple, c’est d’expliquer comment une pompe fonctionne. C’est pour ça qu’on a une maquette avec une animation du fluide qui circule dans la pompe. » A cela s’ajoute, comme sur le stand Michelin, une immersion en usine grâce aux fameuses lunettes numériques, et bien d’autres animations.

Une plongée dans les coulisses de l’industrie, en mode immersif, qui devrait susciter de nombreuses vocations auprès de ces jeunes visiteurs. C’était tout l’enjeu de Viva Fabrica !