Philippe Contet, directeur général de la Fédération des industries mécaniques
C’est sur le stand de la FIM que son directeur général Philippe Contet a reçu l’équipe TV de Machines Production, mardi 17 mai, premier jour du salon Global Industrie, qui se tient à Paris-Nord Villepinte jusqu’au 20 mai.
Alors qu’il doit, mercredi 18 mai, intervenir sur GI Channels, pour évoquer le point sur la pénurie des matières premières, notamment des métaux, l’impact sur les usines mécaniciennes et les solutions pour débloquer la situation, le directeur de la Fédération des industries mécaniques a bien voulu nous en dire quelques mots au micro de ce nouvel MP Live.
Le mégawattheure est passé de 45 euros à plus de 200 euros
L’année 2021 a plutôt été favorable aux entreprises de mécanique, puisqu’elles ont « récupéré globalement le trou d’air de 2020 », en retrouvant un chiffre d’affaires de 134 milliards d’euros. Mais 2021 a été aussi l’année où elles ont « commencé à sentir, sur le deuxième semestre, des tensions d’approvisionnement sur les métaux. Puis, tout à la fin de 2021, des tensions sur les prix de l’énergie, lesquelles se sont largement amplifiées en 2022 », relate Philippe Contet. Et de citer que le mégawattheure était passé de 45 euros à plus de 200 euros. « Vous imaginez bien les effets du coût de l’énergie dans les productions », glisse-t-il.
Enfin, sur l’approvisionnement en métaux, le directeur de la FIM y voit plusieurs causes : d’abord, « la remontée de l’activité en 2021 a été assez violente et la sidérurgie n’est pas arrivée à monter assez vite en production afin de couvrir les besoins de la mécanique », dit-il au micro de Machines Production TV. Puis, avec le déclenchement de la guerre en Ukraine, le 24 février dernier, l’industrie de la mécanique s’est retrouvée avec la problématique suivante : 15 % de la consommation de métaux en Europe proviennent de la Russie, l’Ukraine et la Biélorussie.
« Il y a des ateliers de mécanique qui ferment, ponctuellement, faute de métaux, alerte Philippe Contet.
Nous sommes dans une situation économique paradoxale, car les entreprises ont des carnets de commandes pleins, elles devraient pouvoir travailler, mais elles n’ont plus de métaux à usiner. » Et à ce stade, la FIM redoute qu’il y ait des fermetures définitives, « mais fort heureusement nous n’avons pas de cas », rassure son directeur général.
Parmi les solutions possibles, la FIM dit travailler auprès de la puissance publique pour faire lever les mesures de sauvegardes européennes (destinées à protéger les sidérurgistes européens contre les importations d’Asie), de manière à permettre aux industriels d’aller acheter de l’acier chez d’autres fournisseurs, qui seraient capables de les livrer. Et de confier que le FIM travaillait également sur un règlement européen qui concerne les déchets métalliques. « En fait, tous les copeaux partent à 80 % en Turquie et alimentent la sidérurgie turque », assure Philippe Contet, qui propose que cette activité puisse restée en Europe et revienne aux sidérurgistes européens de manière à pouvoir répondre à la forte demande des entreprises de mécanique en France.
Animation : Jérôme Meyrand
Cadrage : Patrick Cazier