L’automatisation, pour gagner en agilité

Automatiser votre atelier

L’émission n°9 est consacrée à l’automatisation dans les ateliers de mécanique. Automatiser son atelier offre de nombreux avantages, dont l’un est de réduire la pénibilité des tâches mais aussi d’offrir plus de valeurs aux opérateurs, en pilotant par exemple une cellule robotisée.
L’autre bénéfice est de répondre aux difficultés rencontrées par les entreprises de n’être pas assez compétitives avec certains pays, en raison de son coût de main d’œuvre, car l’automatisation permet d’éliminer cette inégalité, quand elle n’est pas une réponse face à une pénurie de main-d’œuvre.
L’enjeu de l’automatisation est de pouvoir fiabiliser ses process. Intégrer des systèmes automatisés, c’est aussi garantir une reproduction du processus, car les tâches automatisées ou robotisées sont à la fois précises et reproductibles à l’identique.
L’automatisation peut valoriser le potentiel parfois insoupçonné d’un atelier, car elle permet d’accroître les heures de disponibilité des machines-outils.
Par ailleurs, la crise sanitaire a joué un rôle d’accélérateur à la modernisation et l’automatisation des entreprises, ont constaté nos experts invités sur notre plateau.
Comment réussir son automatisation ? Quelles compétences faut-il pour la piloter ? Quels gains peut-on en attendre ? On en parle dans « Machines Production l’Émission »

Portfolio

Décryptage

Nous recevons deux invités :

Gilles Chaffard, directeur d’Erowa France

Philippe Gérard, responsable produits et marché automatisation chez Bosch Rexroth

Sur notre plateau, ils évoquent :

  • Les possibilités offertes par l’automatisation en matière de flexibilité et d’agilité au sein de la production
  • L’augmentation du taux de productivité
  • Les gains pouvant être réalisés sur un process automatisé
  • Les compétences nécessaires

 

En quoi l’automatisation permet de rendre une production plus agile ?

Une question à laquelle répond Philippe Gérard, responsable produits et marché automatisation chez Bosch Rexroth. Elle va permettre de réduire les temps de production de pièces de série, en reparamétrant et reconfigurant automatiquement les machines, dit-il sur notre plateau. Avec en plus, la possibilité, grâce à leur connectivité, que les ordres de fabrication descendent directement du système informatique de l’entreprise vers ses outils de production.

L’avantage d’automatiser est également de pouvoir augmenter le taux de productivité de sa machine. Selon Gilles Chaffard, directeur d’Erowa France, statistiquement, sur une équipe de travail et sur des durées de cycle courts, elle va produire l’équivalent de 10 % du temps annuel, c’est-à-dire environ 800 heures, 900 heures sur 8 760 heures que compose une année civile. « L’automatisation va permettre de faire croître considérablement ce taux de productivité pour atteindre les plus de 6 000 heures, encore une fois, sur de la petite série répétitive », affirme le dirigeant de la filiale française de cette entreprise suisse spécialisée dans les systèmes d’automatisation appliqués à l’usinage mécanique.

Et pour chiffrer le gain réalisé grâce à un process automatisé, Gilles Chaffard explique, sur le plateau de MPLE, qu’il faut d’abord mesurer les coûts de fonctionnement de la cellule, son coût d’investissement et surtout le taux de productivité. Mais il est certain, selon notre expert, que la rentabilité d’une cellule automatisée de production se situe entre 18 et 24 mois suivant les productions.

Au-delà d’une machine qui produit des pièces.

Philippe Gérard rappelle qu’il faut aussi penser à automatiser le reste du flux de production au sein même de l’atelier. « Plus la machine est en train de produire des pièces, plus on est productif. Et donc, pour cela, il faut que toute la chaîne logistique soit organisée et planifiée en conséquence. Ce qui veut dire qu’en amont, on peut automatiser l’approvisionnement des pièces par des systèmes de convoyage, des AGV, des robots mobiles qui peuvent venir apporter les matières premières, les composants et je ne sais quelles autres pièces nécessaires à la production, et également, en aval, aller stocker les pièces produites pour l’expédition. »

Dans cette émission, il est également question d’évoquer les conséquences de la crise sanitaire actuelle, qui pousse finalement vers plus d’automatisation dans les ateliers. Les périodes de confinement ont généralisé la pratique du télétravail et les absences répétées dans les ateliers viennent jouer en faveur du déploiement de l’automatisation, seule à pouvoir maintenir des taux de productivité très élevés des machines-outils. D’autant plus que la pénurie de main-d’œuvre renforce cette idée d’automatiser au maximum tout process de production. Sachant que « l’automatisation permet de maintenir, voire réduire très fortement les coûts/pièce, et donc de pouvoir maintenir, voire relocaliser des productions en France, grâce à des cellules automatisées performantes », affirme M. Chaffard. Et d’ajouter que l’automatisation est « un vrai levier pour nos entreprises afin d’être compétitives, de prospérer, d’être pérennes dans notre France qui nous est chère ».
Pour une entreprise de mécanique, intégrer des systèmes automatisés nécessite de recruter des compétences afin de les piloter. Mais Philippe Gérard, de Bosch Rexroth, ne serait pas aussi catégorique.

« Je ne sais pas s’il faut un automaticien forcément dans les usines, mais il faut que l’automatisme soit pensé pour des gens qui puissent l’appréhender de manière simple, c’est-à-dire qu’il y a des sujets de conception, d’ergonomie qui rentrent en compte, de simplicité, de prise en main »

, explique notre expert, et de souligner qu’il existe des solutions, aujourd’hui, « qui sont un peu comme des jeux vidéo où je sais programmer mon robot, quel que soit le robot, de manière très simple ».
Notre expert en automatisation chez Bosch Rexroth rappelle l’effervescence du « pilotage intuitif », avec des interfaces pouvant « ressembler à ce qu’on connaît sur nos téléphones et nos ordinateurs ». Gilles Chaffard enchaîne : « Effectivement, l’interface homme-machine est extrêmement importante. C’est un des points-clés. » C’est la raison pour laquelle, « on ne cherche plus seulement des opérateurs qui vont mettre des pièces sur une machine, attendre qu’elles produisent pour les réenlever. Les métiers vont être vraiment valorisés parce que ça va être des vrais conducteurs de ligne. Ils devront organiser une ou des cellules automatisées, et c’est très valorisant pour les gens qui travaillent dans des ateliers. »

Intervenants

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Gilles Chaffard

EROWA France

Directeur

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Philippe Gérard

BOSCH REXROTH

Responsable produits et marché automatisation

Portfolio

Jérôme Meyrand

Machines Production

Rédacteur en Chef

Portfolio

Patrick Cazier

Machines Production

Rédacteur