
Dans quels cas d’application rencontrés dans les entreprises de mécanique votre guide pourrait-il se révéler particulièrement utile ?
O. T. Notamment sur l’efficacité énergétique, avec un impact réel de la mécatronicité des produits sur les réductions de consommation. Le message qu’on souhaite faire passer auprès des entreprises de mécanique, c’est qu’elles prennent la peine de réfléchir à l’enrichissement de ces produits par la voie mécatronique. Un projet d’entreprise de transformation mécatronique des produits aura, non seulement des impacts technologiques mais aussi organisationnels, au niveau des processus et des compétences.
Quels gains peut-on espérer obtenir ?
O. T. Sur les composants, nous avons constaté des gains de l’ordre de 30 % voire 50 %, par exemple dans le domaine des préhenseurs de manutention, mais sur une brique. Cela dit, il faut savoir que l’ensemble d’une machine est constitué d’une multitude de briques, donc sur l’ensemble d’une machine, des gains très significatifs de plus de 30 % peuvent être atteints, et qui sont dans des ordres de grandeur recherchés pour faire évoluer les bilans carbone et la décarbonation.
La mécatronique possède un véritable atout pour réduire son empreinte carbone…
O. T. Nous travaillons énormément sur la partie énergivore d’une machine, par exemple. Que l’énergie soit électrique, pneumatique, hydraulique. Ce sont des composants qui ne sont pas de substitution. Ils sont complémentaires ou s’associent pour pouvoir y répondre.
Ce guide est-il amené à évoluer ?
O. T. Nous avions souhaité lancer une première publication pendant le salon Global Industrie 2024, à Paris. Nous prévoyons de le compléter avec les aspects production, RH et achats, en termes d’impact. Mais il faut savoir aussi gérer l’évolution de la société, notamment avec l’IA. Car l’IA va permettre de faciliter les prises de décisions. On va la retrouver dans le domaine de la conception par exemple, donc pour de l’assistance à la conception, au moment de l’acte de créativité. L’IA, on la trouve déjà dans des start-up spécialisées dans le domaine de la maintenance prédictive. L’idée étant de prendre les datas des machines qui sont issues des composants en mécatronique, comportant des capteurs. Des éléments numériques qu’il faut savoir traiter. Aujourd’hui, tous les algorithmes de l’IA sont suffisamment avancés pour être traités en maintenance prédictive. Ce qui permettra de réduire les coûts d’une manière très significative.
Comment forme-t-on un mécatronicien dans une entreprise ?
O. T. Artema travaille énormément avec les écoles d’ingénieurs, dans lesquelles nous avons pu faire valoir la reconnaissance du titre d’ingénieur mécatronicien qui, aujourd’hui, détient un statut reconnu. Artema a contribué dans les programmes de formation à associer non seulement l’électronique, mais aussi la mécanique et l’électrique, afin de donner une dimension réelle que nous avions besoin dans le domaine industriel.
C’est un métier d’avenir, mécatronicien ?
O. T. Il y aura de plus en plus de mécatronique dans les entreprises de mécanique notamment. Bien qu’il y ait toujours de la mécanique traditionnelle, celle-ci intégrera davantage d’intelligence, notamment en intégrant de l’IA. Si l’IA peut apporter beaucoup d’aide dans les prises de décision, il restera toujours de la mécanique.