Réussir sa transition avec Global Industrie et Bpifrance

C’est une émission exceptionnelle que Machines Production propose pour cette 18e édition de MPLE. Exceptionnelle, car c’est depuis la banque publique d’investissement Bpifrance, à Paris, qu’elle a été tournée, avec la présence en plateau de son directeur général Nicolas Dufourcq, et de Sébastien Gillet, directeur du salon Global Industrie, qui se tiendra du 7 au 10 mars à Eurexpo Lyon.

Pourquoi ces deux personnalités sont-elles réunies ? Parce que Nicolas Dufourcq est le président de l’édition lyonnaise du plus grand salon industriel de France. Ensemble, ils évoquent les transitions qui seront nécessaires à notre industrie, pour faire face aux nombreux défis qui l’attendent : qu’ils s’agissent des enjeux énergétiques, écologiques, économiques, numériques ou sociétaux.

Avec la participation du directeur de Bpifrance, qui est considérée comme la banque des entrepreneurs, nous découvrons qu’il existe de nombreux dispositifs pour financer chacune de ces transitions. Et que les solutions technologiques qui permettront de les mettre en œuvre, c’est au salon Global Industrie qu’elles seront mises en avant.

Nicolas Dufourcq profite de cette émission pour nous parler du plan stratégique 2023-2025 de Bpifrance, qui reposera sur deux piliers : la décarbonation et la réindustrialisation.

Pas d’entreprises performantes sans les femmes et les hommes qui les composent. Pas de croissance sans talents. Justement, Sébastien Gillet nous évoque l’un des événements-phares du salon : les Golden Tech, un concours d’excellence industrielle. La formation, l’emploi, l’attractivité des métiers de l’industrie sont au cœur de nos échanges avec nos deux invités, qui nous confirment que la jeunesse semble davantage prête à se réconcilier avec l’industrie.

Pas de réindustrialisation de la France sans innovation. Un avis que partagent Nicolas Dufourcq et Sébastien Gillet. Ensemble, ils évoquent la nécessité d’avoir, dans le pays, des start-up industrielles, dont une centaine d’entre elles exposeront à Global Industrie. On pourra les découvrir au sein de deux villages : le village européen de l’intelligence artificielle et le village start-up.

Véritable étendard de l’industrie française, le coq bleu sera lui aussi au rendez-vous de Global Industrie. Et Nicolas Dufourcq nous explique pourquoi ce petit coq stylisé, que nous arborons tous sur le plateau de MPLE, n’est pas un label, mais bien le symbole réunissant toute la communauté de la French Fab, comprenant à la fois les entreprises, les acteurs économiques et les institutions, dont l’ambition commune est de redynamiser le tissu industriel français.

C’est à découvrir dans “Machines Production L’Émission”.

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Décryptage

Nous recevons deux invités :

Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance

Sébastien Gillet directeur de Global Industrie

Sur notre plateau délocalisé dans les bureaux de Bpifrance, ils évoquent :

    • Les atouts d’un grand salon de l’industrie
    • La transition des entreprises
    • Les outils pour financer toutes les transitions
    • L’attractivité des métiers
    • Le regard des jeunes sur l’industrie
    • L’émergence des start-up industrielles
    • La communauté de la French Fab

Pour Sébastien Gillet, le salon Global Industrie qu’il dirige, est un outil qui rassemble un grand nombre d’acteurs : les instituts technologiques industriels, fédérations et syndicats professionnels, les exposants et visiteurs, la banque publique d’investissement, sans oublier la communauté de la French Fab. Mais aussi « les politiques, c’est assez rare », souligne M. Gillet, car « il y a encore quelques années en arrières, les politiques n’étaient pas forcément beaucoup présents sur les salons industriels ». C’est également « un outil qui va permettre de montrer que l’industrie se mobilise, se réorganise pour appréhender les cinq, dix, vingt prochaines années », insiste-t-il sur le plateau de MPLE, délocalisé pour l’occasion dans les bureaux de Bpifrance, dont le directeur général Nicolas Dufourcq sera le président de l’édition 2023 du plus grand salon français de l’industrie.

Pour ce dernier, « Global Industrie, c’est fondamental », car il n’y avait pas, en France, « de très grands salons de l’industrie française », parce qu’il y en avait plusieurs. Rappelons que Global Industrie est né de la fusion de quatre salons : Midest, Tôlexpo, Industrie et Smart. « A travers ces quatre manifestations réunies, nous avons voulu faire en sorte de faciliter la venue pour un visiteur à travers quinze univers », explique Sébastien Gillet, pour que le visiteur de Global Industrie puisse prospecter un marché ou découvrir des univers en lien avec son savoir-faire. Par exemple, il pourra trouver pas moins de 1 500 machines en fonctionnement, faisant de Global Industrie, « la plus grande usine de France », prévient le directeur du salon.

« L’industrie, c’est toujours un collectif »

Sébastien Gillet relève également que désormais « 90 % des visiteurs préparent leur visite ». Et d’analyser : « On ne vient plus sur un salon comme il y a dix ou quinze ans, un peu en flânant, on vient pour des sujets bien spécifiques. Et pour cela, nous avons une batterie d’outils digitaux qui vont permettre aux visiteurs de bien préparer leur passage à Global Industrie. »

« J’insiste sur la montre suisse qui est un salon bien organisé, enchaîne Nicolas Dufourcq. Tout est fait pour que la productivité du temps de l’entrepreneur qui s’est déplacé à Lyon soit à son maximum. Mais au-delà des informations qu’il va pouvoir collecter, des idées qu’il va pouvoir retenir, il y a une dimension collective à laquelle je suis très attachée. L’industrie, c’est toujours un collectif, un collectif qui est très ancré sur les territoires aussi. »

Durant ces quatre jours de salon, il sera beaucoup question de transitions, qu’elles soient énergétiques, écologiques, économiques, numériques et sociétales. Pour M. Dufourcq, elles sont fondamentales, car « chaque transition est une sorte de javelot qu’on lance, qu’il faut lancer le plus loin possible et puis ensuite il faut agir », évoque-t-il sur le plateau de MP L’Emission. Et pour financer des projets de transition, la banque publique d’investissement dispose de « toute une gamme de prêts, qui sont les prêts sans garantie, plus ou moins longs, mais en général assez longs ». Et d’annoncer un tout nouveau produit de financement : le Prêt nouvelle industrie ou PNI. « Douze ans, avec trois ans de différé de remboursement, plusieurs millions d’euros, zéro garantie. Contrat de trois pages, donc super simple », détaille-t-il. Les critères pour en bénéficier ?  « Il faut faire une extension de son usine ou une nouvelle usine 4.0 décarbonée nativement », répond le banquier, qui ne manque pas de rappeler que Bpifrance est « une grande banque de l’industrie, puisque c’est 65 % de nos fonds propres, 70 % de nos actions de conseil, 70 % de notre financement innovation et 30 % de nos crédits. Donc l’industrie, on nage dedans toute la journée », sourit-il.

« Usines totalement blanches et décarbonées »

Nicolas Dufourcq a également profité de notre émission pour nous confier les grandes lignes de son plan stratégique 2023-2025, lequel repose sur deux piliers : la décarbonation et la réindustrialisation. « Il faut décarboner le tissu productif français, dit-il. On va donc mettre en transition 20 000 entreprises. On l’a déjà fait sur 2 000. Nous voulons convaincre l’entrepreneur d’agir et ensuite l’accompagner, lui présenter des bureaux d’études, faire des diagnostics d’émissions de gaz à effet de serre, de bilan carbone, de flux d’électricité, eau, etc. Et puis ensuite agir avec des outils, des outils qui ne sont d’ailleurs pas forcément extraordinairement onéreux. » Quant au volet lié à la réindustrialisation du pays, un enjeu « indispensable pour la France, indispensable pour les Français qui le demandent. Le consensus national sur le produire en France, il est total, il est complètement transpartisan, martèle-t-il. Les Français l’attendaient depuis longtemps. Maintenant, il faut y aller et c’est possible. » Et de souligner que la BPI « est débordée, aujourd’hui, de deal flow, de propositions de projets qui viennent à nos portes pour être financés, pour faire remonter des usines, des belles usines totalement blanches, décarbonées. »

« Golden Tech, nos Bocuse d’or de l’industrie »

L’un des moments forts du salon sera le déroulement du concours d’excellence industrielle Golden Tech. « C’est un peu notre Bocuse d’or de l’industrie [concours mondial de la cuisine] », sourit Sébastien Gillet. La particularité des Golden Tech, contrairement aux WorldSkills, le concours mondial des métiers réservés aux étudiants, c’est que les compétiteurs, ont 25 ans ou plus et sont en activité. De 65 participants lors de la première édition en 2022 à Paris, Sébastien Gillet annonce plus de 100 inscrits à Lyon, sachant que le nombre de métiers représentés est passé de neuf à quatorze. Quatre jours durant lesquels les participants vont concourir au sein d’une véritable « mini-usine » en plein ébullition.

« L’industrie, c’est là que seront les plus belles carrières des trente ans qui viennent »

Les Golden Tech reflètent la volonté des organisateurs de faire participer la jeunesse au salon Global Industrie. « L’avenir, c’est la jeunesse », martèle Nicolas Dufourcq, qui raconte sa participation à une « séance de 90 minutes » d’échanges avec quinze jeunes salariés dans des PME industrielles françaises, avec lesquels il a souhaité faire un tour de table pour « écouter quels sont leurs mots pour un grand récit de l’industrie ». « Leurs mots à eux, insiste-t-il. Pas les mots de nos générations à nous, mais les mots de la génération de ceux qui ont 30 ans. C’était incroyable. C’était vraiment formidable, parce que d’abord il y avait la moitié de filles. Il y avait une jeune fille, 27 ans, qui a dit : ‘‘Maintenant ça suffit le délit de faciès sur l’industrie’’. J’ai bien aimé ça. Et je pense honnêtement qu’il y a beaucoup trop de jeunes français qui, par préjugés, transmis par une espèce de vibration ambiante, souvent par les familles, par l’Education nationale aussi, même les médias, passent à côté de leur destin alors que leur destin c’est d’aller bosser dans l’industrie, parce que c’est là qu’ils seront heureux et pas ailleurs. Je dis que c’est là que seront les plus belles carrières des trente ans qui viennent. »

« Dans l’industrie, les salaires moyens sont supérieurs »

D’autant plus que « les salaires moyens sont supérieurs, précise le directeur de Bpifrance. A tous les niveaux, d’ailleurs, je ne parle pas seulement des ingénieurs qui travaillent dans les bureaux d’études ou dans les bureaux des méthodes, mais simplement des techniciens de grande qualité qui sont dans des verticales comme la chaudronnerie par exemple, le soudage très technique dans les industries nucléaires. Ces gens qui sont à 4 000 euros par mois. »

Incontournable, la communauté de la French Fab répondra présente au salon Global Industrie. « La French Fab, c’est destiné à tuer la marque Zola, qu’on n’en parle plus. C’est autre chose, maintenant, on est dans la Fab. D’ailleurs, les jeunes aiment bien ce mot Fab », note Nicolas Dufourcq. « La French Fab nous pousse, nous aide et nous accompagne aussi pour qu’on ait un maximum de visibilité sur le salon », complète Sébastien Gillet. Mais Nicolas Dufourcq de prévenir que la French Fab n’est pas un label. D’ailleurs, il ne veut surtout pas qu’elle le soit : « Un label, il y a forcément un jury qui va dire toi oui, toi non. On ne veut pas de ça, on veut juste un drapeau de l’industrie française. Elle était devenue aveugle. C’était devenu l’armée des ombres. Vous leviez le drapeau. C’était le drapeau blanc. Le drapeau de la défaite. C’est fini ça. Maintenant, on lève le drapeau, c’est le coq bleu, le drapeau de la conquête. »

« French Fab, un mouvement de fierté collective »

Mais comment devenir un coq bleu alors ? « Il suffit d’aller sur le site de la French Fab, il y a déjà 1 500 entrepreneurs qui l’ont fait. Et on fait un tout petit effort de lire la petite charte, qu’on demande à ce qu’elle soit lue et à laquelle il faut quand même adhérer », répond Nicolas Dufourcq. Et que dit la charte ? « Que je fais partie du mouvement de fierté collective autour de l’industrie, je décarbone, je suis sensibilisée au sujet de RSE et en particulier de diversité, et puis c’est tout », poursuit le banquier, qui invite les entrepreneurs à « s’emparer tout simplement du drapeau comme on s’empare du drapeau français. C’est tout. C’est à disposition, faites-en ce que vous voulez, faites tous les événements que vous voulez avec, et vous n’avez pas à demander l’autorisation à quiconque ».

Start-up : « On a besoin de pépites qui nous fassent vibrer »

Plusieurs villages seront installés dans les halls d’Eurexpo, dont celui de l’intelligence artificielle et des start-up, que nous évoquons avec le directeur du salon. « L’intelligence artificielle, c’est presque un non-sens de ne pas l’avoir dans un salon comme Global Industrie, parce qu’elle est de plus en plus partout, dans tous les métiers, dans toutes les usines.  Quant au Village start-up, « sans faire de comparaison avec ce qui se passe à Las Vegas [la ville américaine où se tient chaque année le Consumer Electronics Show, salon consacré à l’innovation technologique en électronique], on a besoin aujourd’hui de pépites qui nous fassent vibrer », lance Sébastien Gillet, qui annonce qu’une centaine de start-up occuperont le village.

Il faut dire que le pays de la start-up nation est tout jeune. Et s’il n’y avait jamais eu de jeunes pousses jusqu’à présent, « c’est qu’elles n’existaient pas avant, explique Nicolas Dufourcq. Il y en avait quelques-unes, mais là c’est Cambrien comme on dit. Il y a tout d’un coup tout un écosystème de start-up industrielles créées par des chercheurs-entrepreneurs qui, souvent, viennent du monde académique, qui se mettent avec d’autres ingénieurs, qui viennent du monde du digital ou avec des managers venus d’écoles de commerce et qui montent des projets industriels comme avant. Ça c’était juste arrêté pendant 25 ans et c’est reparti. Voilà. Et donc ça sera visible au salon Global Industrie. »

Bpifrance : « Accompagner 250 start-up »

A la BPI, l’objectif, affirme M. Dufourcq, c’est d’accompagner 250 start-up industrielles par an, « de plus, de nouvelles ». En finançant notamment des projets d’usines afin d’industrialiser leurs innovations, avec les dispositifs d’« Aide à la première usine », et d’«Aide au développement deeptech ». Et « il y a aussi des petits fonds d’amorçage qui vont mettre du capital. Il y a des obligations convertibles pour pas diluer l’entrepreneur. Il y a évidemment du conseil, il y a des accélérateurs aussi, nos écoles, nous avons créé 150 écoles », énumère Nicolas Dufourcq.

En se rendant au salon Global Industrie, nul doute que les visiteurs trouveront toutes les solutions nécessaires pour réussir les transitions souhaitées au sein de leur entreprise. Et ces vingt-cinq minutes d’échanges illustrent la promesse d’une offre très diverse d’innovations industrielles, d’animations autour des métiers de l’industrie et de financements pour accompagner les entrepreneurs dans leurs projets, à retrouver dans les allées d’Eurexpo Lyon.

Intervenants

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Nicolas Dufourcq

BPIFRANCE

Directeur général

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Sébastien Gillet

GLOBAL INDUSTRIE

Directeur

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Jérôme Meyrand

Machines Production

Rédacteur en Chef

Portfolio

Patrick Cazier

Machines Production

Rédacteur