En Italie, l’industrie de la machine-outil se grippe

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Par Jérôme MEYRAND Publié le  20/03/2020
En Italie, l’industrie de la machine-outil se grippe

Le quatrième trimestre 2019 fait état d’une inquiétante baisse des commandes des constructeurs italiens, qu’il s’agisse du marché intérieur que des exportations.

L’année 2019 se termine bien mal pour les constructeurs italiens de machines-outils. En effet, une baisse de 16 % de l’indice des commandes a été enregistrée au quatrième trimestre, selon les données de l’Ucimu Sistemi per produrre, qui compare son indice sur la même période de l’année précédente. L’indice s’étant fixé à 105,5, sur une base 100 en 2015. Une dégradation qui serait due à la fois au ralentissement du marché intérieur et à la faiblesse de la demande étrangère.
Ainsi, les commandes collectées sur le marché intérieur ont reculé de 21,2 % par rapport au quatrième trimestre de 2018, faisant descendre l’indice à 172, « donc toujours positive malgré la réduction », relève l’association professionnelle italienne. À l’étranger, les commandes ont diminué de 13,8 % par rapport à la période octobre-décembre 2018, portant l’indice à 91,5. Sur base annuelle, l’indice total indique un recul de 17,9 % : ce résultat découle d’une baisse tant du marché intérieur (-23,9 %) que du marché extérieur (-15,4 %), souligne le représentant des constructeurs de machines-outils, robots et systèmes d’automatisation. « La baisse enregistrée au quatrième trimestre de 2019 confirme nos prévisions, indiquant une réduction progressive de la propension à investir tant sur le marché domestique que sur le marché extérieur », a commenté dans un communiqué Massimo Carboniero, président d’Ucimu.

Transformation

Du côté du marché intérieur, l’indice des commandes collectées en 2019 indique « une contraction progressive ». Pour M. Carboniero, cela signifie que « la consommation italienne de systèmes de production revient à des valeurs physiologiques typiques de notre marché ». Sans toutefois s’attendre « à ce que la demande italienne maintienne les taux de croissance auxquels elle nous avait habitués au cours de la période 2016-2018 ».
Des résultats qui ne doivent pas pousser le gouvernement à revoir leur copie en matière de soutien aux acteurs nationaux de cette industrie. C’est ce que dit en substance le président de l’association Ucimu. Car un « nouvel arrêt des investissements » pourrait faire « reculer notre industrie manufacturière de plusieurs années, en rendant vain tout ce qui a été fait de bon, grâce au Plan industriel 4.0, avec le risque d’interrompre le processus de transformation technologique en cours dans l’industrie italienne ».
En 2014, la dernière enquête menée par l’Ucimu sur le parc de machines installé en Italie avait révélé « un vieillissement très dangereux » des systèmes de production des industries manufacturières dans le pays. Ainsi, le rapport mettait en lumière que sur la période de 2005 à 2014 les usines italiennes avaient « très peu innové », où l’âge moyen des machines avait été « le plus mauvais jamais enregistré », soit près de 13 ans. Depuis, le Plan industriel 4.0 est venu voler au secours des entreprises, dont les « instruments de compétitivité » proposés « ont certainement contribué à rattraper ce recul », glisse Massimo Carboniero, sans toutefois être suffisant. Car « il faut savoir que, pendant cette période, les concurrents étrangers continuent à investir et c’est vers eux que nous devons regarder si nous voulons préserver la compétitivité de l’industrie manufacturière italienne », affirme-t-il.

Crédit d’impôt

Pour cela, le gouvernement italien a lancé de nouvelles mesures de crédit d’impôt, prévues par la loi de finances 2020, et qui visent à remplacer le « super et hyper-amortissement ». Des mesures « techniquement adéquates pour soutenir la mise à jour des machines et la transformation numérique de l’industrie italienne », s’est réjoui Massimo Carboniero. Mais avec un bémol : « Ce qui n’est pas adéquat c’est leur temporalité, qui reste de 12 mois seulement. »
C’est la raison pour laquelle Massimo Carboniero a demandé aux autorités gouvernementales de « réfléchir immédiatement à un nouveau plan triennal pour l’innovation qui, venant en soutien des investissements dans les technologies de production, disposerait du crédit d’impôt, selon les différentes déclinaisons (taux) ».
Pour le président de l’association professionnelle regroupant les constructeurs italiens de machines-outils, seul un plan à moyen-long terme permettra aux entreprises de planifier, « avec pondération », leurs investissements à réaliser et les actions à entreprendre, « en donnant une continuité au processus de transformation et de mise à jour du secteur manufacturier italien qui a commencé, mais qui n’est certainement pas fini ».

En Italie, l’industrie de la machine-outil se grippe
Jérôme MEYRAND - Rédacteur en chefFormé aux microtechniques, devenu journaliste en blouse bleue, passé par l’ESJ Lille.

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