Radiographie du secteur aéronautique français
Avec 690 entreprises, la France peut se targuer de figurer au second rang de l’industrie aéronautique mondiale.
Le cabinet expert en information économique et financière Ellisphere a publié une étude sur le secteur aéronautique français, situé, rappelons-le, au second rang de l’industrie aéronautique mondiale. Ses résultats montrent qu’il comprend, début 2019, 690 entreprises actives, dont 70 % sont des sociétés commerciales. Et la majeure partie d’entre elles sont des très petites entreprises (65 %), dont l’activité principale est la maintenance et la réparation. Sans surprise, l’enquête de cette société d’analyse basée à Nanterre (Hauts-de-Seine) souligne que la construction aéronautique est plutôt l’affaire des grandes entreprises. Si elles ne représentent que 1,5 % des entreprises aéronautiques tricolores, elles n’en sont pas moins les plus gros employeurs du secteur avec 70 % des emplois salariés. « De fait, entreprises de taille intermédiaire et grandes entreprises concentrent, à elles seules, plus de 90 % des effectifs », note Ellisphere.
Des équipementiers français touchés par le 737 MAX
En France, sans contexte, ce sont les entreprises aéronautiques historiques qui figurent parmi les plus grosses locomotives de la filière. En effet, celles affichant plus de vingt ans emploient 88 % des salariés et réalisent 96 % du chiffre d’affaires. Côté géographie, une grande majorité des effectifs du secteur (70 %) se trouve en Occitanie, suivi par l’Ile-de-France (20 %). Enfin, Ellisphere a pu constater « une sinistralité en légère hausse, même si numériquement on ne compte que 14 défaillances depuis 2017 ». Et le taux de défaillance est de 1,8 % (moyenne nationale 0,6 %), touchant principalement (64 %) l’activité de la construction. Ceci étant, nuance l’expert en information économique, le secteur reste dynamique grâce aux perspectives de développement du trafic aérien, particulièrement en Asie. Le domaine militaire tire bien plus son épingle du jeu, tant « la demande est soutenue par un contexte de montée des tensions internationales ».
En France, malgré l’annonce de l’arrêt de la production du géant des airs, l’Airbus A380, l’avionneur européen affiche de beaux résultats, avec un bénéfice net en hausse de 29 % (3 milliards d’euros en 2018). Le français Dassault, de son côté, envisage de belles perspectives de développement et de croissance sur le marché militaire indien. Néanmoins, le récent crash d’un Boeing 737 MAX en Ethiopie et la décision unilatérale de clouer au sol ces appareils, crée des incertitudes légitimes quant aux incidences sur des équipementiers français, tels Safran, Zodiac Aerospace, Thales, Latécoère ou encore Michelin qui équipent le constructeur américain, prévient le cabinet Ellisphere.